Meilleur accès aux psychothérapies dès le 1er juillet

Un accès plus égalitaire aux soins psychiques pour les différents revenus et pour les périphéries ...
Meilleur accès aux psychothérapies dès le 1er juillet

Un accès plus égalitaire aux soins psychiques pour les différents revenus et pour les périphéries. L’assurance de base remboursera les psychologues formés en psychothérapie et installés comme indépendants. Les négociations tarifaires ne sont pas terminées dans le canton de Neuchâtel

Le Conseil Fédéral estime qu'à terme, le remboursement par la LAMAL des prestations des psychothérapeutes coûtera 170 millions de francs par an. L'équivalent de 0,2 % du coût total de la santé en Suisse. Le Conseil Fédéral estime qu'à terme, le remboursement par la LAMAL des prestations des psychothérapeutes coûtera 170 millions de francs par an. L'équivalent de 0,2 % du coût total de la santé en Suisse.

Une modification d’ordonnance du Conseil Fédéral facilitera l’accès aux séances de psychothérapies dès le 1er juillet. Jusqu’à présent, un système de délégation était en place : les psychologues formées en psychothérapie devaient s’installer chez un médecin-psychiatre afin d’être remboursé par l’assurance de base, la LAMAL. Ceux qui s’installaient comme indépendant étaient pris en charge uniquement par les complémentaires.

Or, dès le 1er juillet, la LAMAL remboursera sur ordonnance d’un médecin jusqu’à deux séries de quinze séances (par prescription médicale) chez des psychothérapeutes indépendants. Au-delà, un rapport devra être adressé au médecin-conseil de l’assureur pour prolonger la thérapie.


Une réforme pour un accès aux soins plus égalitaire

Au centre de cette réforme, un accès aux soins plus égalitaire et une meilleure prise en charge des patients. Gaëtane Donzé, co-présidente de l’Association neuchâteloise des psychologues et psychologues-psychothérapeutes explique que cela permettra le retour des psychothérapeutes dans les périphéries, comme au Val-de-Travers. Et les rendre ainsi plus accessibles.

Gaëtane Donzé : « Les psychothérapeutes pourront s'installer dans les régions où ils ne sont pas assez, comme au Val-de-Travers » 

Selon les estimations du Conseil Fédéral, 100 millions de francs seront remboursés par l’assurance de base. À long terme, le chiffre pourrait augmenter à 170 millions. Gaëtane Donzé explique que ce montant représentera 0,2% des coûts de la santé, soit 80 centimes sur une prime de 400 CHF. Et toujours selon elle, en améliorant l'accès aux soins cette réforme permettra la prise en charge précoce des maladies psychiques. Une manière de diminuer les coûts de la santé en évitant que les maladies deviennent chroniques et que les patients recourent finalement à l'AI.

Gaëtane Donzé : « On espère une diminution des coûts de la santé en prenant en charge précocement les maladies psychiques » 

Un accord tarifaire a été conclu entre les associations de psychologues, H+ Les Hôpitaux de Suisse et certains assureurs (Helsana, Sanitas, CPT, KPT) via leurs représentants. Ils ont accepté un tarif horaire à 154,80 CHF valable jusqu’au 31 décembre 2024, date à laquelle les tarifs seront réévalués selon les données récoltées au sujet des prestations et coûts engendrés par le changement, pour être ensuite fixées définitivement.


Plusieurs assureurs refusent l'augmentation du tarif horaire

Mais la CSS et Tarif Suisse (représentant Santé Suisse, composé de 41 membres dont le Groupe Mutuel ou Visana) souhaitent le maintien de l'ancien tarif horaire d’environ 130 CHF, selon Gaëtane Donzé, en vigueur au temps du système de délégation.

L’Association neuchâteloise des psychologues et psychologues-psychothérapeutes appelle le canton à négocier un tarif uniforme à 154,80 CHF et ne pas céder aux demandes des assureurs. Gaëtane Donzé explique qu’une différence de tarif selon l’assurance créerait une inégalité pour les patients et que les anciens tarifs que souhaitent conserver ces assurances ne sont plus actuels. 

Gaëtane Donzé : « Ce sont des tarifs qui ne sont plus actuels (...) C'est important qu'il y ait le même tarif pour tous les patients »

Le Conseil d’État neuchâtelois devrait prendre position sur les questions tarifaires cet été. D’ici là, Gaëtane Donzé explique que les assurés pour qui le tarif n’est pas réglé seront quand même pris en charge. Mais les psychothérapeutes risquent de devoir attendre pour facturer rétroactivement aux assurances les prestations fournies à ces patients, ce qui pourrait leur poser des problèmes de liquidité, explique Gaëtane Donzé. /mde


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