Le Parti socialiste, Les Vert-e-s et le POP se sont réunis samedi soir à la Maison du peuple pour lancer la campagne en vue des élections cantonales de mars.
La gauche neuchâteloise scelle son union de manière festive en vue des élections cantonales du 23 mars. Plus de 300 personnes issues des rangs du Parti socialiste (PS), du Parti ouvrier et populaire (POP) et des Vert-e-s étaient réunies à la Maison du peuple à La Chaux-de-Fonds samedi soir. L'événement est jugé historique. Les cinq candidats à l'élection au Conseil d'État ont pris la parole à tour de rôle, soit les deux conseillers d’État sortants socialistes Florence Nater et Frédéric Mairy, mais aussi les candidates vertes Céline Vara et Christine Amman-Tschopp, ainsi que la popiste Sarah Blum.
La gauche unie en a profité pour présenter les contours de son programme commun. Parmi les axes de bataille retenus figurent la hausse des coûts de la vie, la réduction des écarts de richesse, ou encore la lutte contre le dérèglement climatique.
Pour Romain Dubois, président du Parti socialiste neuchâtelois, la question du pouvoir d’achat et des conditions de vie de la classe moyenne et populaire est au centre des préoccupations. Il pointe notamment du doigt la hausse des primes d’assurance maladie, contre laquelle le PS se bat avec son initiative visant à limiter leur coût à 10% du revenu d’un ménage.
Romain Dubois : « C’est une grande majorité de la population pour laquelle on se bat tous les jours. »
Pour renforcer le pouvoir d’achat, l’alliance de droite mise quant à elle sur une réduction des impôts, par le biais d’une initiative présentée vendredi.
Les partis de gauche dénoncent une mesure « électoraliste », qui « ne profite très largement qu’aux riches », de l’avis de Julien Gressot, président du POP neuchâtelois.
La gauche unie se donne pour objectif de conquérir la double majorité au Conseil d’État et au Grand conseil, seul moyen « d’insuffler les politiques qu’on veut mener », ajoute Julien Gressot. L’alliance de droite pourrait-elle contrecarrer les velléités des socialistes, des écologistes et des popistes ? À cette question, Julien Gressot rétorque que cette alliance, jugée « opportuniste », représente certes un « poids électoral important », mais qu’elle n’a pas la « belle énergie » affichée à la Maison du peuple samedi soir.
Julien Gressot : « On part largement devant. On est réunis autour de valeurs communes. »
Depuis quatre ans, les trois formations de gauche s’attellent à mettre leurs forces en commun. Malgré quelques sensibilités qui restent différentes, c’est l’idée de valeurs communes qui a été martelée samedi soir à La Chaux-de-Fonds. Pour Yves Pessina, co-président des Vert-e-s neuchâtelois, son parti a la transition écologique « chevillée au corps », mais cette transition ne peut pas se faire sans transition sociale également, dit-il.
Yves Pessina : « C’est là qu’on rejoint nos collègues, parce que, finalement, c’est un tout. »
Les trois présidents affichent par exemple une voix unie pour dénoncer cette statistique : 15% de la population neuchâteloise vit aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté. « C’est beaucoup trop dans un pays riche comme la Suisse », estime Romain Dubois. Les trois partis s’accordent ainsi sur un projet de société commun pour « un canton plus solidaire, plus équitable et plus respectueux de l’environnement ». Rendez-vous le 23 mars pour savoir si la population neuchâteloise partage cette vision. /sbm