« Soignez-moi.ch » ne vous soignera bientôt plus

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« Soignez-moi.ch » ne vous soignera bientôt plus

La plateforme indépendante de consultations en ligne, basée à Bienne, cessera ses activités fin janvier. Après cinq ans d’exploitation, seul un miracle de Noël pourrait changer la donne.

Soignez-moi.ch, plateforme indépendante de consultations en ligne basée à Bienne, cessera ses activités fin janvier. (Photo d'illustration : libre de droits). Soignez-moi.ch, plateforme indépendante de consultations en ligne basée à Bienne, cessera ses activités fin janvier. (Photo d'illustration : libre de droits).

À moins d’un miracle, Soignez-moi.ch disparaîtra fin janvier. La plateforme indépendante de consultations en ligne, basée à Bienne, n’a pas récolté de notoriété suffisante. Pour atteindre son seuil de rentabilité, il lui faudrait 70 à 80 consultations quotidiennes, mais Soignez-moi.ch en donne trois fois moins. Ses cinq ans d’exploitation n’auront ainsi pas suffi à réellement décoller.

La plateforme n’est pas assez connue par la population, malgré une hausse des demandes pour des rendez-vous et un manque croissant de médecins. « On a remarqué que les patients veulent encore beaucoup de consultations physiques », explique le directeur opérationnel Romain Boichat. Depuis février 2023, les consultations physiques sont séparées des virtuelles. À Soignez-moi.ch, une baisse de demande de 90% en a découlé. Pourtant, à des périodes comme Noël et Nouvel-an, là où la demande est forte et où le système médical a tendance à saturer, la plateforme a du succès. Elle peut compter sur 50 à 60 téléconsultations par jour.

Romain Boichat : « Aujourd’hui, les gens veulent encore se rendre chez un médecin, avant de venir chez nous »

Le directeur opérationnel de Soignez-moi.ch ne sait pas ce qui aurait pu faire la différence. La plateforme a tenté de proposer des consultations en pharmacie pour que les protocoles soient directement réalisés sur place : fournir les médicaments, mais aussi rédiger les ordonnances et les faire valider. Une collaboration avec des soins à domicile et des EMS n’aura pas non plus suffi. « Consulter un médecin en ligne n’est pas encore entré dans les mœurs, peut-être que l’on est arrivé un peu trop tôt », analyse Romain Boichat.

Soignez-moi.ch ne propose des consultations qu’aux francophones. Fallait-il ratisser plus large pour toucher toute la population nationale ? « Cela aurait été mieux, surtout qu’en Suisse allemande, les médecins délivrent eux-mêmes les médicaments et les pharmacies cherchent plus d’ordonnance », répond le directeur opérationnel. Il nuance toutefois : « Ce n'est pas ça qui a changé le problème, c’est vraiment de se faire connaître et d’attirer les utilisateurs. »

Romain Boichat : « Nous avons essayé de nombreuses mesures, mais ce service n’est pas entré dans les mœurs. »

Dans un dernier élan d’espoir, la plateforme lance un appel aux investisseurs. Si cette action n’aboutit pas, la chute du pionnier romand de télémédecine impactera une vingtaine d’employés. Le directeur opérationnel de Soignez-moi.ch attend ainsi, encore, un miracle avant de baisser les bras : « Si le Père-Noël veut bien passer nous mettre quelque chose dans nos petits souliers, nous serons très contents. S’il oublie, tant pis, nous stopperons nos activités au 31 janvier. » /ehe


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