Payer 5 francs pour chaque réservation de salle de gymnastique ou de terrain : c’est la nouvelle réalité des sociétés de Val-de-Travers. Introduite en début d’année, cette taxe fait grimper les budgets des grandes sociétés
Les salles de gymnastiques d'espaceVAL à Couvet sont très prisées, comme ici par le Conseil général lors de la pandémie. (Photo: archives)
C’est une somme qui parait dérisoire : 5 francs par réservation de salle ou de terrain. Ce nouvel émolument a été validé lors du budget 2023 en décembre dernier par le Conseil général. Ces frais de réservations touchent toutes les sociétés, ils doivent permettre de récolter 30'000 francs sur l’année dans les caisses de Val-de-Travers.
Les associations ont été averties par email la semaine avant Noël, juste après la validation du budget par le législatif. Pour les petites associations qui s’entrainent en salle ou sur un terrain une fois par semaine, la dépense atteint environ 250 francs par année. Mais pour les grandes sociétés, qui possèdent plusieurs groupes d’entrainements, la taxe peut vite devenir salée. L’exemple avec les huit entrainements hebdomadaires du VBC Val-de-Travers, sans compter les matchs des cinq équipes, qui font augmenter la facture d’au moins 1600 francs par an.
Même constat du côté d’une autre grande association : la FSG Couvet. Avec 15 groupes différents, répartis dans plusieurs salles, les coûts vont largement augmenter en 2023, avec une estimation de 2740 francs selon Barbara Haldi. La présidente ne s’est pas réjouie de cette mauvaise surprise. La conséquence est simple, une bonne partie des cotisations des 130 membres vont passer dans la réservation de salles.
Barbara Haldi : « Chez nous, ça représente 20% de coûts en plus qui arrivent tout d’un coup »
Aucune réunion de comité ne s’est encore tenu ce début d’année pour la FSG de Couvet, afin de trouver une solution. Barbara Haldi nous a simplement signifié son souhait de ne pas toucher au prix des cotisations, fixée aux alentours de 100 francs par membre.
« Ça ne faisait plaisir à personne d’introduire ces frais de réservations »
Ces taxes supplémentaires sont le résultat de la situation financière de la Commune de Val-de-Travers, dans le rouge depuis plusieurs années (1,2 million de déficits prévus pour 2023). La commission de gestion des finances a donc demandé à tous les dicastères de trouver des solutions d’économies il y a une année. L’introduction de cet émolument d’une tune par réservation en faisait partie, à contrecœur. Chaque année, entre 6000 et 10'000 réservations de salles sont faites à Val-de-Travers. Les 5 francs permettent donc de couvrir les frais comme le nettoyage, les lumières ou le chauffage, sans oublier le travail de la centrale de réservation.
Eric Sivignon : « Cette solution était la moins mauvaise »
Le conseiller communal Eric Sivignon note que les espaces sont très prisés par les sociétés à Val-de-Travers, quelques cas de surréservations ont aussi été observés. Avec ce nouveau système, les associations ont la possibilité d’annuler leur réservation au plus tard cinq jours avant, afin d’éviter de payer les 5 francs.
Eric Sivignon : « Par rapport aux autres communes, Val-de-Travers est encore une des plus généreuses »
Cette méthode a d’ailleurs été mise en place suite à des comparaisons avec d’autres communes neuchâteloises de taille similaire. Val-de-Travers estime être raisonnable, en continuant de payer les salles et en ne demandant que des frais de réservations. Val-de-Ruz, par exemple, demande de son côté à chaque société le payement de 50% des salles réservées. /swe
