Le gouvernement suisse ne voit pas la nécessité de réaliser une ligne ferroviaire directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds. Il prévoit d’investir 11,9 milliards de francs pour les infrastructures ferroviaires. Dans son message au parlement, la Confédération envisage uniquement de rénover la ligne ferroviaire historique en investissant 850 millions à Neuchâtel.
La ligne ferroviaire directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds ne convainc pas encore le Conseil fédéral.
Mercredi, le gouvernement fédéral a présenté son message au parlement pour le plan d’investissement 2030-2035 pour les infrastructures ferroviaires (PRODES). Au terme de cette phase de consultation, le Conseil fédéral se dit prêt à allouer une enveloppe de 11,9 milliards de francs. Cela permettra de rénover la ligne historique actuelle. Berne le reconnait : le tronçon Neuchâtel – La-Chaux-de-Fonds – Le Locle doit être assaini. Avec un montant de 850 millions de francs, il prévoit de le moderniser en éliminant le rebroussement de Chambrelien et de rénover la ligne existante. Ces aménagements doivent permettre de réduire le temps de parcours de 6 minutes et d’aménager l’offre de transport de voyageurs. La balle passe désormais dans le camp du parlement, qui pourrait gonfler l’enveloppe PRODES. Et ainsi sauver la ligne directe.
Pour la ministre des transports Doris Leuthard, la rénovation est déjà une bonne solution.
Neuchâtel parle de victoire d’étape
Le gouvernement Neuchâtelois reste confiant : il estime que son travail de conviction a permis de décrocher un budget de 850 millions de francs pour la modernisation de la ligne. Pour le Château, il s’agit « d’une belle victoire d’étape ». Le Conseil d’État neuchâtelois espère convaincre les Chambres fédérales de l’utilité de la ligne directe et d’ajouter 250 millions de francs pour réaliser ce projet. Le Château souhaite aussi que Neuchâtel s’implique plus fortement. Dans cette optique, le gouvernement proposera au parlement de convertir le crédit de 110 millions de francs destiné au préfinancement des travaux en un cofinancement cantonal en faveur de la ligne directe. Cet investissement avait été plébiscité en février 2016 par le peuple neuchâtelois à plus de 84%.
Le conseiller d’Etat Laurent Favre le reconnait : il faudra convaincre le parlement.
Réaction de l'UTP
L'Union des transports publics n'a pas tardé à réagir. Si l’UTP salue globalement le projet du Conseil fédéral, elle relève « qu’une éventuelle modernisation complète de la ligne Neuchâtel – La Chaux-de-Fonds » devra encore être examinée lors des débats parlementaires.
Même message de l’association de défense des intérêts ferroviaires de la Suisse occidentale OuestRail : les Chambres doivent financer la ligne directe. /aju