Les requérants d’asile traînent souvent derrière eux de grandes souffrances psychologiques. Dans le canton de Neuchâtel, une cinquantaine d’entre eux suivent régulièrement des consultations au Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP). Ils souffrent essentiellement de syndromes post-traumatiques et de dépressions sévères, selon Olaf Makasi, médecin adjoint au CNP. Les patients viennent généralement de pays en conflit ou victimes d’une extrême pauvreté ; le traumatisme a pu être provoqué par des scènes de violence, un viol ou de la torture.
Avec l’aide de traducteurs qui sont en réalité des médiateurs culturels, les thérapeutes tentent de redonner un sentiment de sécurité aux requérants. Ils essaient ensuite de leur faire retrouver une véritable identité.
Peur d'être renvoyés
De nombreux réfugiés souffrent également d’anxiété, comme le constate le médecin généraliste Francis Racine à Bevaix. Il s’occupe depuis plus d’une année des problèmes de santé des requérants hébergés au centre de Perreux. Francis Racine observe que beaucoup d’entre eux ont peur d’être renvoyés de Suisse, ou craignent pour la vie de leurs proches restés au pays. Il leur prescrit généralement des anxiolytiques, pour leur permettre de mieux gérer cette phase difficile.
Le canton de Neuchâtel accueille environ 900 personnes en procédure d’asile. Le docteur Olaf Makasi estime que le Service cantonal des migrations fait déjà beaucoup pour aider ceux qui présentent des troubles psychologiques. Mais il pense que la prise en charge des enfants pourrait être améliorée ainsi que l’insertion des requérants, qui sont souvent mal informés du fonctionnement de la société suisse. /mvr