Il n'y aura pas de centre de renvoi pour requérants déboutés à Prêles. Le Grand Conseil bernois a enterré le projet du Conseil-exécutif mercredi. Par 80 voix contre 73, les députés ont accepté la motion du Vert Hasim Sancar, qui demandait au gouvernement de renoncer à réaffecter l'ancien Foyer de Prêles en centre de retour.
Un Parlement divisé
C’est donc par un vote serré que le sort du site a été scellé. La gauche et une large partie du centre ont soutenu la motion. Les partisans de l’abandon du projet ont notamment mis en avant le facteur humain. Ils ont expliqué que le site de Prêles aurait été trop isolé et aurait rendu la vie des requérants déboutés encore plus difficile. Le risque qu’ils s’évaporent dans la nature a aussi été souligné
A l’exception de quelques voix, notamment parmi les députés de la région, la majorité de la droite s’est opposé à la motion. A la question de l’isolement, les partis bourgeois ont répondu que Prêles étaient bien desservie par les transports publics. Ils ont par ailleurs insisté sur le fait que ces bâtiments, rénovés à grand frais, sont vides depuis 2016 et qu’il était temps d’en faire quelque chose.
Ce refus du législatif représente un revers pour le gouvernement. Le Conseil-exécutif prend toutefois acte de cette décision et reprend le travail pour présenter un plan B.
Le directeur de la police et des affaires militaires, Philippe Müller
Si cette décision sonne comme une défaite pour le Conseil-exécutif, elle fait en revanche les affaires du comité « Plateau de Diesse centre requérants pas comme cela ». Ce mouvement citoyen s’était fortement opposé à l’ouverture du centre. Il avait même lancé une pétition en ce sens. Le texte avait recueilli plus de 1'000 signatures.
Le président du comité « Plateau de Diesse centre requérants pas comme cela » , Tony Gutmann
Une autre affectation pour l’ancien Foyer de Prêles
Qu’adviendra-t-il des bâtiments de l’ancien Foyer de Prêles ? La question s’est posé à plusieurs reprises. Le Grand Conseil a accepté un postulat d’Anne-Caroline Graber, qui demandait au Conseil-exécutif de chercher d’autres affectations pour l’ancien foyer de Prêles. Résultat du vote sur ce point : 112 voix favorables contre 39.
Lors des débats, des députés ont évoqué la possibilité de transformer les locaux en prison régionale. Philippe Müller a toutefois précisé que pour le moment, la Direction de la police et des affaires militaires n’a pas besoin de ces bâtiments pour une autre utilisation que celle qui était prévue par le projet tout juste enterré. /mdu