Laurent Christe : "Aller au-delà de ses frustrations"

L’Hôpital neuchâtelois va enfin pouvoir aller de l’avant ! Le directeur général de l’HNe ne ...
Laurent Christe : "Aller au-delà de ses frustrations"

HNe Le site de Pourtalès de l'Hôpital neuchâtelois, à Neuchâtel.

L’Hôpital neuchâtelois va enfin pouvoir aller de l’avant ! Le directeur général de l’HNe Laurent Christe ne cache pas sa satisfaction à l’issue de la votation sur les options stratégiques décidées par le Conseil d’Etat, validées par le Grand conseil mais combattues par référendum.

Les citoyens neuchâtelois ont dit oui à 63,2%.

 

Laurent Christe, quelle est votre réaction à l’issue de ce scrutin concernant l’HNe ?

Je suis très soulagé. Nous allons travailler avec l’ensemble des médecins, des responsables et tirer  tous à la même corde pour faire de l’HNe un hôpital qui redevienne attractif.

 

Ce oui permet donc réellement d’aller de l’avant si on vous comprend bien ?

Totalement. Nous aurons encore de nombreux obstacles, des difficultés à surmonter, des réorganisations à opérer mais ce oui nous permet d’éviter les tergiversations en ce qui concerne les répartitions des missions. On peut enfin construire sur une base solide.

 

Vous vous attendiez à ce résultat ?

Je m’attendais à ce résultat, mais j’étais tout de même dans l’incertitude.  En revanche, ces derniers jours, je voyais le poids pencher du côté du oui, au travers des interlocuteurs et des différents sondages.

 

Et comment expliquez-vous ce résultat largement favorable ?

C’est difficile. Je ne fais pas de politique. Je dirais que les gens en ont eu marre de voir des non-projets rester en plan. Ils voulaient que le dossier de l’hôpital puisse avancer. Les blocages Haut-Bas ont aussi influencé le scrutin. Et je dois dire que je suis soulagé que nous puissions aller de l’avant.

 

Justement, dans cette votation il n’y a pas eu de clivage Haut-Bas. Seules deux communes ont voté non : Montalchez et Les Verrières. Ça vous réjouit de retrouver une certaine cohésion cantonale ?

J’en suis très heureux. Ça nous donnera aussi une assise plus vaste et une  meilleure solidarité cantonale.

 

Il est question de créer un site unique de soins aigus à terme. Vous maintenez l’idée que c’est un projet pertinent ?

Oui, je reste convaincu  que le canton doit réfléchir sérieusement et rapidement à un site de soins aigus mais aussi à un site de réadaptation. L’un de va pas sans l’autre. Il faut penser au très long terme, il faut réfléchir à trente ans.

 

Quelle implantation pour ce site de soins aigus ?

Cela m’importe peu : il y aura encore de nombreuses bagarres régionalistes sur ce sujet sans que je n’aie besoin d’entrer dans ce débat-là.

 

Quelle est la suite du calendrier ?

Il n’est pas encore précis. Le site de La Chaux-de-Fonds doit être rénové. Les architectes nous ont donné de très longues échéances : un horizon de 10 ans. J’espère que nous pourrons avancer sur la construction, même progressive, de ces orientations stratégiques dans un laps de temps plus court.

 

Donc la chirurgie stationnaire dans le Haut, ce n’est pas pour tout de suite ?

De toute façon pas. Nous sommes en train de construire trois blocs opératoires. Si nous montons la chirurgie stationnaire, nous devrons descendre d’autres prestations, il faudra donc se réorganiser, gagner en attractivité pour les patients en ce qui concerne le site de La Chaux-de-Fonds. Tout cela prend du temps. Ce va prendre en tout cas 3 à 4 ans.

 

Laurent Christe, vous devrez aussi rétablir une certaine bonne entente au sein de l’HNe. Vous allez vous y prendre comment ?

Nous y travaillons déjà, depuis plusieurs mois. Nous devons faire en sorte que les médecins se parlent. Je me suis rendu compte que bon nombre d’entre eux ne se connaissent pas entre le Haut et le Bas, ne se rendent pas compte du travail de l’autre. Ils ne se parlent pas. C’est le premier élément sur lequel je souhaite travailler.

 

Vous craignez des démissions de médecins du Bas, notamment à Pourtalès, maintenant qu’un oui est sorti des urnes ?

Tout hôpital public, lorsqu’il y a des orientations qui ne plaisent pas, doit faire face à cette question. Je compte sur chacun pour aller au-delà de ses frustrations. Il faut penser au bien du patient et de la région avant de songer à aller voir ailleurs.

 

Interview réalisée par Anabelle Bourquin.


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