Sort incertain pour la ligne directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds

Le rapport Weidmann commandé par le Conseil fédéral a été présenté ce jeudi. Il en ressort ...
Sort incertain pour la ligne directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds

Le rapport Weidmann commandé par le Conseil fédéral a été présenté ce jeudi. Il en ressort que le projet neuchâtelois n’est réalisable que si le financement pour le rail est augmenté.

La ligne directe est censée relier Neuchâtel à La Chaux-de-Fonds. (Photo d'archives : BLS). La ligne directe est censée relier Neuchâtel à La Chaux-de-Fonds. (Photo d'archives : BLS).

L’avenir de la ligne directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds reste flou, du moins si l’on s’appuie sur les conclusions d’Ulrich Weidmann. Ce professeur de l’EPFZ a été chargé par le Conseil fédéral de classer par ordre de priorité les projets routiers et ferroviaires à réaliser dans les prochaines années en Suisse, dans le cadre du dossier « Transports 2045 ». La ligne directe entre les deux villes neuchâteloises fait partie des projets passés en revue. Pour le professeur Ulrich Weidmann, elle « est certes coûteuse, mais présente de multiples avantages ». L’expert ajoute qu’une telle infrastructure a « le potentiel d’éliminer des désavantages structurels ». Ulrich Weidmann précise dans son analyse que « grâce à la réduction des temps de parcours, le rail gagne des parts de marché, l’exploitation est rationalisée, et l’ancienne ligne n’a pas besoin d’être rénovée. Ce dernier point, en particulier, relativise le montant de l’investissement », ajoute-t-il.

Une ligne à réaliser si les finances le permettent, selon Ulrich Weidmann

L’expert nuance toutefois son propos sur le plan financier. Selon Ulrich Weidmann, « la ligne directe n’est finançable que dans le cadre du FIF-24 pour la période de 2025 à 2045 ; en ce qui concerne le FIF-14, elle doit être reportée au-delà de 2045 ». Il faut comprendre par-là que si le fonds pour le rail reste limité à 14 milliards de francs, la réalisation de la ligne directe passe en priorité deux sur six et doit être reportée après 2045, selon le professeur de l’EPFZ. En revanche, si le financement est porté à 24 milliards de francs, le projet passe en priorité une et peut être réalisé plus tôt.

Ce processus de priorisation émane du constat que les projets d’aménagement du rail coûteront plus chers que prévu, à hauteur de 14 milliards de francs, si aucune mesure corrective n’est prise.

Il est toutefois difficile de tirer de conclusions définitives sur la base de ce rapport. Le Conseil fédéral doit s’en saisir avant de soumettre au Parlement ce qu’il en retient. Des réflexions politiques entrent également en ligne de compte et le ministre des transports Albert Rösti avait laissé entendre lors de son discours du 1er Août aux Planchettes que c’était au tour des Romands de bénéficier de la manne fédérale. Et dans ses propos, il avait déclaré que la ligne directe devait faire partie du programme 2035, comme prévu.


Conférence de presse du Conseil fédéral

Une conférence de presse, menée par le conseiller fédéral Albert Rösti, était au programme de l’après-midi. Il en ressort que « la priorisation établie par l’expert de l’EPFZ doit servir de référence pour la suite des travaux » du Conseil fédéral, afin de garantir « un aménagement ordonné, finançable et globalement coordonné des infrastructures de transport jusqu’en 2045 ». Le ministre des transports a également déclaré que « la politique a la primauté » et que « les projets déjà en construction seront poursuivis ».


Bilan romand

Au total, douze projets sortent du lot en Romandie : sept pour le rail et cinq pour la route, dont sept jugés hautement prioritaires (horizon 2025-2045) et cinq prioritaires (post-2040). Ces projets représentent environ un quart du portefeuille national, confirmant le rôle stratégique de la région dans l’équilibre global du réseau de transport suisse. /sbm-ats


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