En plus de 30 ans, le directeur de Tourisme neuchâtelois a vécu l’évolution du secteur avec l’arrivée d’internet, mais aussi le regroupement des cinq offices en un seul. Depuis 1996, le nombre de nuitées a plus que doublé dans le canton.
Plus de 30 ans au service du tourisme. Yann Engel, directeur de Tourisme neuchâtelois, prend sa retraite à la fin du mois d’août. Il a commencé son aventure en 1992. À l’époque, les choses étaient bien différentes, comme il l’a expliqué mercredi dans la Matinale. « Il ne s’agit pas d’évolution, mais de révolution. » Internet n’était pas démocratisé, il n’y avait pas non plus de réservations électroniques ni d’intelligence artificielle. « C’est juste incroyable. Et à l’échelle du canton de Neuchâtel, on a bien su suivre le mouvement avec une professionnalisation au niveau des organes touristiques d’une part, mais aussi au niveau des prestataires touristiques. »
À son arrivée, en 1992, le canton comptait cinq offices de tourisme. Il n’en reste qu’un. Les regroupements inquiètent toujours les différentes personnes ou régions concernées. Yann Engel relève qu’à l’époque, « les planètes étaient bien alignées avec les politiques qui ont compris que pour un canton si petit on avait tout intérêt à regrouper les forces. » Et les cinq offices ont été regroupés avec la naissance, en 1996, de Tourisme neuchâtelois. Ce qui a permis de réaliser des économies d’échelles substantielles. De l’argent qui a pu être injecté dans la promotion touristique.
Le nombre de nuitées a explosé depuis 1996
Cette crainte d’une perte d’identité des différentes régions n’a pas eu lieu, selon Yann Engel, parce « qu’on a vraiment des atouts partout. Il n’a pas fallu trouver des offres alibi pour mettre en valeur le Val-de-Travers ou les Montagnes neuchâteloises. »
Entre 1996 et 2025, les nuitées hôtelières ont augmenté de 53% dans le canton de Neuchâtel, « donc c’est vraiment substantiel ». Quant aux visites sur les différents sites, que ce soit les attractions ou les musées, elles sont en hausse de 39%. « Sans compter qu’en 1996 on avait encore le Papiliorama dans la région qui a lui seul gênerait quelque 200'000 visiteurs. »
Depuis le Covid, Neuchâtel a gagné près de 20% de nuitées hôtelières. Le défi est de maintenir, voire d’augmenter ce chiffre en misant, par exemple, sur les régions d’altitude avec le réchauffement climatique, en favorisant les transports publics, le développement durable ou encore la mobilité douce.
Yann Engel prend sa retraite à la fin du mois d’août. Son successeur a déjà été nommé en la personne de Yannick Placi. /sma