« Les laissés pour compte du bonheur » retrace le parcours de plusieurs enfants placés. Cette exposition est à voir jusqu’en janvier 2026 au Musée d’histoire de Berne. Une installation rend hommage aux victimes et leur propose d’inscrire leur nom sur un mur étoilé. Fabienne Frieden y a écrit son nom et ceux de ses frères et sœurs. Elle a accepté de partager son histoire.
Vivant dans la pauvreté, Fabienne Frieden a subi de la maltraitance jusqu’à ses 15 ans, « et là ma mère m’a éjectée en Suisse allemande avec ma sœur jumelle, on a été mises moi à Bâle et ma sœur à Brienz dans le canton de Berne ». Elle partage avoir rencontré des personnes gentilles à Bâle, tandis que sa mère faisait tout pour qu’elle ne reste pas en Suisse romande lorsqu’elle y revenait pour des visites.
Fabienne Frieden : « C’était le début d’une nouvelle vie. »
Jusqu’à ses 50 ans, Fabienne Frieden n’avait pas compris qu’elle avait été placée. Elle en avait entendu parler dans les médias mais sa mère ne lui en avait jamais parlé. C’est en vidant l’appartement de cette dernière lors de son départ pour un EMS que Fabienne Frieden et ses frères et soeurs ont retrouvé des documents qui ont clarifié la situation.
« Quand j’ai fait la démarche en 2017 j’avais beaucoup d’informations pour mettre en marche le processus à Berne. On a reçu pas très longtemps après une réponse positive comme quoi on était admis comme enfants victimes de coercition », explique Fabienne Frieden, qualifiant cette reconnaissance comme « le début d’une nouvelle vie ». Elle salue le travail de mémoire qui s’est développé ces dernières années et participe volontiers aux différentes rencontres et expositions. Elle espère pouvoir aider les personnes qui ont été ou sont encore victimes de maltraitance. /mvu-jja