Un dépôt souterrain sécurisé sera construit à Stadel, dans le canton de Zurich, pour y enfouir les déchets nucléaires suisses. La société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs déposera cette semaine les demandes d’autorisation générales. Les précisions de notre correspondant parlementaire, Serge Jubin.
Il est présenté comme le chantier du siècle en Suisse. Un dépôt souterrain sécurisé sera construit pour y enfouir les déchets radioactifs des centrales nucléaires suisses.
La société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs (NAGRA) déposera cette semaine les demandes d’autorisation générales. Il s’agit d’une étape technique, après le choix du site il y a deux ans dans le canton de Zurich, près de la frontière allemande. Le dossier progresse selon la planification. Les premiers déchets devraient être entreposés en 2050.
La NAGRA avait écarté le choix du site de Stadel en 2015. Son chef, Matthias Braun, explique pourquoi la société a finalement choisi la commune zurichoise : « C’est aux Lägern nord que nous avons trouvé la meilleure qualité géologique, la stabilité est garantie, et nous disposons d’un vaste espace pour le stockage, ce qui donne de la flexibilité. » Quel est l’espace nécessaire pour stocker près de 100'000 m3 de déchets nucléaires durant des siècles ? « Il faut s’imaginer qu’on a besoin d’un dépôt d’une grandeur de la gare de Zurich. », répond Roman Mayer, vice-directeur de l’Office fédéral de l’énergie.
Selon les plans de la NAGRA, la construction du dépôt souterrain à Stadel devrait commencer d’ici 2035. Les premiers déchets devraient être enfouis en 2050 et le dépôt devrait être refermé d’ici 2100. Évidemment, il y a des opposants à cette construction, comme des voisins du site d’entreposage. Ils exigent que le peuple soit forcément consulté. Leur porte-parole, Harald Jenny, estime que leur motivation est « de dire stop. Il y a des éléments qui ne jouent pas, ce n’est pas comme ça qu’il faut faire. Il faut trouver une autre solution. » Il juge également que la décharge n’est « pas étanche pour toujours, donc nous laissons un héritage malhonnête pour des générations à venir. »
Selon une étude réalisée en 2021, le coût de l’entreposage des déchets nucléaires est de 18,2 milliards. /sju-cob