Le Prix Farel s’empare d’enjeux contemporains

Après un an d’interruption, le festival de cinéma éthique, spirituel et religieux revient à ...
Le Prix Farel s’empare d’enjeux contemporains

Après un an d’interruption, le festival de cinéma éthique, spirituel et religieux revient à Neuchâtel avec une nouvelle formule. Depuis vendredi, le public peut découvrir un programme qui veut séduire les jeunes publics tout en restant fidèle à son ADN.

Dans « un monde sous vide », Fabien, jeune Veveysan, parcourt 8000 km à vélo du Nord au Sud de l’Europe en donnant la parole à celles et ceux qui cherchent à libérer la planète du plastique. (Crédits photos : Hervé Pfister) Dans « un monde sous vide », Fabien, jeune Veveysan, parcourt 8000 km à vélo du Nord au Sud de l’Europe en donnant la parole à celles et ceux qui cherchent à libérer la planète du plastique. (Crédits photos : Hervé Pfister)

 

Un nouveau format mis sur pied en douze mois. C’est le défi qu’a relevé le Prix Farel pour son édition 2024 qui a débuté ce vendredi à Neuchâtel. Le festival international du cinéma éthique, spirituel et religieux investit le cinéma Rex jusqu’à dimanche avec un programme porté sur les enjeux contemporains.

 

Coup de projecteur sur les faits d’actualité

La thématique des conflits est, par exemple, fortement présente dans la programmation de cette édition. « Le prix Farel pose notamment la question de ses impacts à long terme sur la population civile et notamment les femmes », peut-on lire dans un communiqué du festival. Autre thématique brûlante d’actualité, l’écologie est abordée sous plusieurs facettes. « C’est justement le mélange de points de vue qui, à mon avis, permettra des discussions très intéressantes », se réjouit la nouvelle directrice du Prix Farel, Camille Andres.

 

Camille Andres : « Cela permet parfois de rire et de relâcher un peu cette éco-anxiété qui traverse l’époque. »

À l’assaut des jeunes publics

Contraint de se repenser en 2023, notamment pour des raisons financières, le Prix Farel n’avait pas eu lieu l’année dernière. Pour rebondir, le festival mise dès cette année sur l’ouverture aux jeunes publics. Pour se faire, une nouvelle catégorie a été pensée par l’organisation, celle du Prix Explainers-Bonhôte, qui récompense les vidéos explicatives rendues populaires par la plateforme Youtube.

Cette catégorie vise à interroger la production de savoirs en ligne sur le fait religieux et à faire connaitre ces contenus devenus aujourd’hui un format prisé dans les médias. « Pour beaucoup de gens c’était un peu un sacrilège parce qu’il y a cette idée du cinéma qui est le grand art alors qu’internet ce serait du vite produit, vite consommé, vite oublié. Peut-être, mais finalement c’est là que nous passons le plus clair de notre temps ! », affirme Camille Andres. Pour la journaliste de profession, il est essentiel en démocratie de se questionner sur les manières dont la population consomme de l’information et d’en profiter pour faire la peau à certains clichés.

« C’est une forme de réflexion collective intéressante à mener de regarder qu’est-ce qui se cache là-derrière. »

 

Rester fidèle à son public

Les habitués du festival ne seront toutefois pas en reste. Au moment de repenser sa stratégie, l’organisation est restée attentive à conserver son ADN. Cela s’est fait par la programmation de films humanistes ancrés autour de personnages qui soulèvent des questions éthiques difficiles. « Je pense à ce pasteur qui va combattre en Ukraine. Quelles questions et quel déchirement intérieur ça pose ? Ça je crois que c’est vraiment l’identité du Prix et on l’a gardé », explique la directrice du festival, qui assure par ailleurs que la majorité des journées sera consacrée aux films que le Prix Farel a toujours promus.

 

« On n’a pas simplement la projection des films, mais aussi des débats avec des chercheurs, des spécialistes et les personnes qui présentent ces films. »

Autre innovation, deux tables rondes interrogeront la représentation du passé avec l’intelligence artificielle et la pertinence des nouvelles formes d’information. Le programme complet est à retrouver sur le site internet du festival. /cde


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