Anthropologue et Américaine, Ellen Hertz avait au moins deux raisons de s’intéresser à l’élection présidentielle aux États-Unis. Cette professeure à l’Université de Neuchâtel a œuvré comme bénévole en Caroline du Nord.
Un regard neuchâtelois sur l’élection présidentielle américaine qui a envoyé Donald Trump à la Maison-Blanche pour un second mandat. Ellen Hertz a officié comme bénévole en Caroline du Nord, à l’instar de millions d’autres personnes à travers les États-Unis, précise-t-elle.
Depuis le 4 novembre, cette anthropologue, professeure à l’Université de Neuchâtel, a passé des heures au téléphone. Notamment pour répondre aux questions des citoyens concernant le scrutin. Parce que, explique-t-elle, le Parlement à majorité républicaine de l’État de Caroline du Nord a compliqué le processus de vote en rajoutant des étapes supplémentaires.
Ellen Hertz, professeure à l’UniNE et bénévole lors de l’élection présidentielle américaine : « il y avait quatre choses à faire pour voter valablement. »
Ellen Hertz a également consacré beaucoup de temps à contacter les citoyens qui avaient déjà voté, mais dont les bulletins avaient été invalidés en raison d’erreurs. Sa tâche consistait à les convaincre de corriger ces fautes afin que leur vote puisse être validé.
Par souci de sécurité, la Neuchâteloise d’adoption a choisi de travailler bénévolement à Chapel Hill, dans un comté à tendance démocrate. Ellen Hertz a conscience que dans une région plus rurale, plus républicaine, elle représente « ce que beaucoup de gens rejettent. On n’a pas l’accent de Caroline du Nord, on n’a pas les manières de Caroline du Nord ». Si les élections se sont déroulées sans violence, la menace de violence est là, et relayée dans les médias, « notamment dans la presse démocrate ».
« L’état de la démocratie n’est pas bon dans la mesure où je ne peux pas aller dans certains endroits. »
Ellen Hertz quittera les États-Unis ce vendredi pour rentrer en Suisse. Elle gardera de son séjour actif en Caroline du Nord une certaine fascination pour, dit-elle, ces tentatives de décourager les gens à aller voter. « Je suis anthropologue, ça m’intéresse de voir comment ça se passe. »
« La démocratie est ligotée. »
La Neuchâteloise ne sait pas encore si elle rééditera l’expérience du bénévolat lors de l’élection présidentielle américaine de 2028. /cwi