Objectif.ne a organisé mercredi à Boudry une rencontre entre les élus du canton de Neuchâtel. Après avoir écouté des experts sur la thématique de l’abstentionnisme, ils ont pu poser des questions et faire du réseautage.
Des experts et des politiciens réunis mercredi soir à Boudry. Ils ont pris part au premier Forum politique organisé par Objectif.ne. Environ 130 élus communaux, cantonaux et fédéraux ont participé à des échanges sur le thème de l’abstentionnisme. Quatre intervenants sont venus présenter leur vision : Martina Chyba, journaliste et spécialiste en communication, Pascal Sciarini, professeur de science politique à l’Université de Genève et spécialiste de la vie politique suisse ainsi que Benjamin Perregaux et Patrick Pointaire, anthropologues digitaux.
Les organisateurs du forum avaient aussi un autre but avec cette manifestation, à savoir, réunir les politiciens pour augmenter la collaboration entre les différentes régions du canton.
Le président du parti socialiste neuchâtelois était présent mercredi soir à la salle de spectacle de Boudry. Romain Dubois a salué l’initiative d’Objectif.ne. « Réunir des élus de différents niveaux autour d’une thématique commune avec un apport extérieur et scientifique, c’est intéressant, car on n’est pas dans une logique traditionnelle d’opposition ». Il émet un regret, ou plutôt une suggestion, intégrer la population dans ce genre de rencontres.
Romain Dubois : « On n’est pas dans une logique traditionnelle d’opposition sur un projet entre la droite et la gauche. »
L’abstentionnisme est une thématique qui revient lors de chaque votation. Une élue socialiste est intervenue pour expliquer qu'elle ne s'intéresse pas au taux de participation car pour elle seul le résultat compte. Une vision que partage en partie Pascal Sciarini. Il estime que si les votants sont représentatifs de la société, il n’y a pas de souci. Ce qui pose problème c’est « que ce n’est pas le cas ».
Pascal Sciarini : « Il y a des segments qui sont systématiquement sous-représentés. »
Dans son intervention, Martina Chyba, journaliste à la RTS, écrivaine et spécialiste en communication, a relevé que le monde politique doit évoluer avec son temps. Elle a pris en exemple le matériel de vote. Il n’a quasiment pas évolué depuis de nombreuses années. Pour attirer les jeunes, il faut aller les chercher où ils sont, à savoir sur les réseaux sociaux et avec un langage qui leur parle. Elle estime aussi, à l’instar d’autres intervenants, qu’il faudrait muscler l’éducation civique dans les écoles.
Martina Chyba : « On doit sortir de la politique le soir autour d’un verre de vin blanc, on doit sortir des tracts distribués au marché. »
Benjamin Perregaux et Patrick Pointaire, les deux anthropologues digitaux vont dans le même sens que Martina Chyba. Ils ont expliqué que « les jeunes ne sont pas désintéressés de la chose publique, mais on ne va pas les chercher où ils sont. » Et pour aller les chercher, pour faire le lien, il faut adapter sa communication, à l’image d’une entreprise qui veut gagner de nouveaux marchés.
Benoît Simon-Vermot, conseiller communal libéral-radical à Val-de-Travers, relève que cette question est triviale. « La politique ne vend rien, elle apporte des idées, des projets. (…) Mais dans un monde comme le nôtre où tout se vend et tout s’achète, on doit pouvoir attirer les gens sur ce terrain-là. »
Benoît Simon-Vermot: « La politique ne vend rien, elle apporte des idées, des projets. »
La soirée s’est terminée par un appétitif durant lequel les élus ont pu échanger et réseauter. /sma