La compagnie de transports publics neuchâtelois refait parler d’elle au Château de Neuchâtel. Le gouvernement a répondu à une interpellation de députés au Grand Conseil. Le Conseil d’Etat se veut rassurant : TransN n’en est pas encore au stade du sursis concordataire.
Laurent Favre veut rassurer les usagers et le personnel : TransN n’encourt actuellement pas un risque de faillite. Lundi soir, le Conseil d’Etat neuchâtelois indiquait dans un communiqué qu’une recapitalisation de la société de transports publics devait passer par un assainissement de ses finances et qu’un projet sera présenté au Grand Conseil à l’été 2025.
Le conseiller d’Etat en charge du développement territorial Laurent Favre a étayé la position du Canton lundi soir dans sa réponse à l’interpellation du groupe Vert’libéral–Le Centre, interpellation déposée en novembre dernier à la suite de révélations de RTN.
« TransN fait son travail »
Laurent Favre tient d’abord à rappeler ce qui va bien : « Dans le terrain, TransN est une entreprise qui fait son travail en offrant au quotidien des prestations de qualité à la population neuchâteloise. » Même si certaines prestations ont dû sauter en septembre en raison d’absentéisme. Le Canton a cependant « dû constater ces trois ou quatre dernières années une augmentation trop importante des coûts ». « On a dès lors sollicité la réalisation d’un audit afin de prendre des mesures adéquates. »
Reste qu’aujourd’hui, financièrement « la situation n’est pas bonne. Malgré tout, la société n’est pas touchée par l’article 725 du Code des obligations qui traite de sursis concordataire ou de faillite. Mais il est vrai que le bilan de TransN est extrêmement fragile après les pertes cumulées », estime Laurent Favre. « De ce point de vue-là, le montant important de 20 millions de francs afin de recapitaliser l’entreprise méritera d’être charpenté ces six prochains mois dans des travaux importants. Ceci afin d’optimiser et reconsolider la société. » Dans un entretien accordé mi-septembre, la direction de TransN estimait que le capital-actions devrait être triplé pour assurer un bon fonctionnement de l’entreprise. Aujourd’hui, le capital se monte à un peu plus de 15 millions de francs.
D’autres solutions sur la table du canton
Reste que le Conseiller d’Etat en charge du développement territorial a indiqué que le Canton a dû prêter des fonds à TransN pour assurer ses liquidités financières. C’est ce qui figure dans la réponse gouvernementale à l’interpellation du groupe Vert’libéral–Le Centre.
Le gouvernement neuchâtelois souhaite également analyser les synergies que TransN pourrait mener. Laurent Favre n’exclut pas des collaborations accrues avec les CFF ou avec les Chemins de fer du Jura. /aju