« Ce qui nous attriste, c’est l’investissement d’argent pour aller tuer des loups plutôt que pour la protection des troupeaux. » Yves Bongard représente le comité neuchâtelois de l’association Avenir Loup Lynx Jura. A ses yeux, « autoriser l’abattage n’est pas une réponse appropriée aux attaques sur le bétail ».
Au début du mois, un loup isolé a attaqué et tué une génisse à La Chaux-du-Milieu. Dans la nuit de mercredi à jeudi, ce même canidé aurait tué une seconde bête, au lieu-dit La Grande Coeudre. Comme le prévoit le droit fédéral, en cas de dégâts importants, les cantons sont autorisés à prendre des mesures contre certains animaux protégés. Dans ce contexte, le Conseil d’Etat a autorisé jeudi le tir du loup isolé responsable de la prédation. L’animal a été abattu tôt vendredi matin.
Pour Yves Bongard, cette décision est décevante. « Aller tirer des loups coûte cher. Il faut former du monde pour aller sur le terrain et c’est difficile ». Si l’association qui œuvre pour la protection du sauvage comprend la décision du Canton, elle estime que ce n’est pas en abattant ces canidés que la situation s’améliorera. « Tirer un loup est une mesure temporaire et d’autres loups reviendront. »
Yves Bongard : « Ça coûte cher d’aller tirer des loups. »
D’autres solutions
Aux yeux de Yves Bongard, le tir du loup n’est donc pas une solution adaptée à la réalité. Comme il le précise, « une cohabitation est possible et des mesures doivent être prises dans ce sens ». Pour l’association, « il est nécessaire d’aider les éleveurs et éleveuses à se prémunir des attaques, afin de pouvoir limiter les dégâts ». Parmi les solutions, Yves Bongard évoque la pose de barrières ainsi que la mise en place de l’effarouchage – pétards, cris, flash lumineux utilisés dans le but d’effrayer le loup – afin de diminuer le nombre d’attaques. Quant à savoir à qui incomberont les frais de telles mesures, le représentant de Avenir Loup Lynx Jura souligne que « tout dépendra de l’appui que les éleveurs recevront dans ce domaine. » Dans ce sens, l’association « attend beaucoup du nouveau plan loup que le Conseil d’Etat doit élaborer ».
« La cohabitation est possible. »
Malgré les désaccords, Avenir Loup Lynx Jura n’avait pas prévu de faire recours quant à la décision du Conseil d’Etat. Comme son représentant l’ajoute, « le but de notre association n’est pas de déposer des plaintes. Notre objectif est de pouvoir concilier les différents intérêts autour de la question du loup, tout en évitant de causer du tort aux éleveurs. » /mkr