Environ 30'000 véhicules dans le canton de Neuchâtel ne seraient pas équipés de radio DAB+. Pour y remédier, différentes solutions s’offrent aux automobilistes. Les coûts peuvent toutefois passer d’une centaine à plusieurs milliers de francs.
La transition numérique de la radio est en marche depuis des années, mais désormais les dates de la fin de la FM sont connues. Cet été, la SSR a annoncé qu’elle cessera de diffuser en analogique le 31 décembre 2024. RTN en fera de même deux ans plus tard, le 30 novembre 2026, tel que le prévoit le délai imparti par le Conseil fédéral. L’écoute de la radio ne sera alors possible plus qu’en DAB+ ou par internet.
Aujourd’hui, l’écoute de la radio en Suisse se fait à 80% en numérique et à 20% en FM. En voiture, les proportions sont différentes. Les derniers chiffres publiés par le groupe de travail migration numérique (DigiMig) en février 2024 relèvent qu’un tiers de l'utilisation de la radio en voiture se fait via FM, une bonne moitié, 55%, via DAB+ et 13% via Internet. Dans le canton de Neuchâtel, « on compte un peu plus de 97'000 voitures de tourisme, ce qui signifie qu’environ 30'000 véhicules ne seraient pas équipés de radio DAB+ », souligne Gaël Lanthemann, président de la section neuchâteloise de l’Union professionnelle suisse de l’automobile.
Pas de radio DAB+ dans la voiture? Des solutions existent
Pour ces automobilistes touchés par la suppression de la FM, différentes solutions existent pour continuer à écouter ses programmes favoris au volant. « La première, la plus économique, est d’acheter un petit adaptateur. Des boitiers qui coutent entre 50 et 150 francs. La deuxième, un peu plus onéreuse, c’est d’adapter sa radio avec une antenne intégrée. Là ça dépend de la marque, du modèle et du type de radio qui est installé dans la voiture. La fourchette se situe entre 300 et 500 francs auxquels il faut ajouter environ une heure de pose par un professionnel. » Enfin, la dernière solution, la plus chère. « Changer complètement sa radio, ce qui peut revenir à plusieurs milliers de francs », explique Gaël Lanthemann.
Gaël Lanthemann : « Un changement de radio peut s’avérer très onéreux. »
Gaël Lanthemann relève toutefois un inconvénient avec la solution du boitier. « Les radios dans les nouvelles voitures qui intègrent la FM et le DAB+ ont un système de passage entre ces deux technologies le plus fluide possible. Chose qui sera plus compliquée avec un boîtier externe et qui engendrera un risque de coupure. »
« Pour ceux qui voyagent, il ne faut pas oublier que la Suisse est précurseur dans la suppression de la FM et qu’elle perdurera encore quelque temps à l’étranger. »
Pas de ruée chez les garagistes
Avec l’annonce de la suppression complète de la FM à la SSR pour la fin de l’année, les professionnels de l’automobile constatent-ils un afflux de clients pour adapter ou changer leur radio ? « Non », répond Gaël Lanthemann. « J’ai très peu entendu dans le canton de Neuchâtel ou dans le reste de la Suisse des demandes à ce sujet. Si on peut faire une analogie avec les pneus d’hiver, on a souvent des demandes quand nos montagnes neuchâteloises commencent à être enneigées. Là, je pense qu’il en sera de même pour ce passage au DAB+. »
« C’est quand les gens ne pourront plus écouter la radio en FM que les demandes vont arriver chez les garagistes. »
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