Un événement tel que la tempête du 24 juillet 2023 dans les Montagnes neuchâteloises laisse des traces. Certains trouvent les ressources nécessaires pour continuer à aller de l’avant. D’autres ont besoin d’un soutien psychologique. Dès les premières heures, ils ont pu compter sur le Care Team Neuchâtel.
C’est statistique. Quand un événement traumatisant survient, un cinquième de la population concernée est psychologiquement impacté. Et parmi ces gens, 4 à 6% peuvent présenter des troubles sur le long terme.
Les symptômes se manifestent quelques heures à quelques jours après l’événement. Il peut s’agir de troubles du sommeil, de l’appétit, ou se manifester par de la tristesse ou de la morosité. « On peut arriver jusqu’à la dépression », explique Stéphane Saillant, médecin-chef du département de psychiatrie générale au Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) et responsable de la coordination du Care Team Neuchâtel.
Stéphane Saillant : « Un certain impact psychologique, c’est normal. »
Lorsque la tempête du 24 juillet 2023 s’est abattue sur les Montagnes neuchâteloises, les citoyens qui ont assisté à l’événement n’ont pas été épargnés. Dans les heures qui ont suivi, le Care Team Neuchâtel s’est mis à disposition de la population. Dans un premier temps, l’aide a été dispensée à distance, puis une fois que la ville a été suffisamment sécurisée, sur place, à La Chaux-de-Fonds. Le Care Team a pour mission de prendre « en charge les victimes et les témoins d’expériences traumatisantes, afin de contribuer à la diminution de la souffrance de ces personnes », précise sur son site l’État de Neuchâtel.
« Les gens qui en avaient besoin sont venus. »
« Plus les gens sont pris en charge rapidement, plus on arrive à les soigner efficacement », explique Stéphane Saillant. Et d’ajouter que « dans la grande majorité des cas, les symptômes vont s’amender dans les semaines et les mois qui suivent. Un tout petit pourcentage va avoir des séquelles à plus long terme. On peut les soigner, avec médication ou approche psychothérapeutique. ». Aujourd’hui, le CNP suit encore quelques personnes.
Ce mercredi, cela fait un an jour pour jour que les Montagnes neuchâteloises ont essuyé cette violente tempête. De quoi raviver des souvenirs parfois pesants. Stéphane Saillant conseille aux personnes qui se sentiraient fragiles de « ne pas rester seules et de demander de l’aide, si besoin ». Il se veut toutefois rassurant : « Si des symptômes reviennent, ils sont plus atténués et temporaires. »
« Il y a un risque, mais il n’est pas du tout absolu et il dépend vraiment des parcours individuels. »
Stéphane Saillant précise qu’un traumatisme ne s’efface pas. Mais « qu'on peut l’atténuer et apprendre aux personnes touchées à vivre avec. »
Pour le 80% des témoins qui n’ont, statistiquement, pas été touchés psychologiquement, cela signifie qu’ils ont les ressources nécessaires pour faire front. Ils doivent toutefois rester attentifs à ce qu’ils ressentent, prévient le psychiatre. /cwi