La Commune de Gampelen ne contestera pas la décision du canton de Berne, rendue en mai dernier, concernant le classement du camping en zone réservée. Le maire de Gampelen se questionne toutefois sur la préservation des chemins, du ponton et des toilettes.
C’est un dossier qui dure depuis des décennies et qui semble trouver, pour partie, une fin. Situé dans le canton de Berne, sur les bords du Lac de Neuchâtel depuis 1955, le Camping du Fanel fait l’objet de nombreuses décisions judiciaires. En bref résumé, tout commence en 2003, lorsque la Commission fédérale pour la protection de la nature et du paysage (CFNP) conclut au déplacement du terrain du camping, exploité par le Touring Club Suisse, d’ici à 2010. Ce dernier se trouve, en effet, sur une zone qui abrite « environ un quart de toutes les espèces animales et un tiers de toutes les espèces végétales de Suisse », explique le Canton de Berne. De nombreuses analyses et recours s’en sont suivis. En 2018, le Conseil exécutif, le TCS et les associations environnementales étaient finalement parvenus à conclure une convention pour la mise en place du démantèlement et la renaturation du site. Cette convention, toujours d’actualité, prévoit de fermer les lieux à la fin 2024, pour qu’une démolition échelonnée s’effectue jusqu’à la fin 2025.
Annulation du classement en zone réservée
De nouveaux rebondissements sont survenus en septembre 2022, lorsque la Commune de Gampelen a décidé de classer en zone réservée, un périmètre incluant le site du camping du Fanel, cela pour une durée de deux ans. Une décision motivée « par la volonté de conserver le terrain de camping », explique un communiqué de la Direction bernoise de l’intérieur et de la justice. Les demandes de permis de démolition ont donc été suspendues. Suite à cela, une nouvelle opposition a émané de la part des associaitons environnementales. Le dossier a été soumis à l’Office des affaires communale et de l’organisation du territoire (OACOT) qui a finalement approuvé l’opposition et annulé le classement en zone réservée. Gampelen a ensuite formulé un nouveau recours contre la décision, auprès de la Direction bernoise de l’intérieur et de la justice, qui a rejeté la demande en mai dernier. La Commune disposait donc de 30 jours pour s’opposer à ce choix, soit jusqu’au 21 juin dernier. Eric Dietrich, maire de Gampelen, dévoilait à la fin juin, ne pas contester cette ultime décision car « il y a une chance sur deux » de gagner, « l’assemblée municipale a donc décidé que la commune ne doit plus investir d’argent dans ce projet », explique-t-il.
Eric Dietrich : « Ce territoire est considéré comme un espace public. On aimerait pouvoir y reconstruire un petit camping en fonction des possibilités, car nous pouvons garder un petit terrain. »
Si les autorités renoncent à la lutte juridique, l’hypothèse de « reconstruire un petit camping » ailleurs sur cet espace public, n’est pas écartée par Eric Dietrich. L’édile souhaite discuter avec le Canton pour « assurer les chemins, le ponton, la place publique et discuter du maintien d’une certaine infrastructure, avec les toilettes et le courant. » Contactée, la direction bernoise de l’intérieur et de la justice n’a pas souhaité répondre à nos questions, la conseillère d’Etat s’étant récusée du dossier. Son suppléant n’a pas non plus souhaité répondre à nos sollicitations. /vfe