L’ethnologue Lena Rossel a réalisé son travail de mémoire autour de ce personnage symbolique. Le vernissage de son ouvrage, qui paraitra dans la revue Ethnoscope, aura lieu le 18 avril
Nez crochu, chaudron qui bouillonne, cheveux gris... Dans notre imaginaire collectif, nous avons presque tous la même image d’une sorcière. Lena Rossel est ethnologue et a réalisé son travail de mémoire sur ce sujet. Elle nous propose une autre définition : « L'image qu'on a de la sorcière a beaucoup été construite par les médias et les dessins animés. Aujourd'hui, on essaie de comprendre quels sont les points qui gênent dans cette image ».
Lena Rossel, ethnologue :
La symbolique de la sorcière est donc multiple. Synonyme d’émancipation et d’indépendance, elle est parfois mentionnée sur des pancartes lors de manifestations, ou prise comme exemple dans des discours. La sorcière, déjà présente dans les mouvements des années 1960 - 1980, fait donc son retour depuis quelque temps. Mais qu’est-ce qui permet à certaines femmes de s’y identifier ? Pour Lena Rossel, « la sorcière nous permet de nous réapproprier certaines parties de nous-même ».
La sorcière incarne donc à part entière les luttes écologistes et féministes selon Lena Rossel.
Qui dit sorcellerie ne dit pas forcément féministe
Aujourd’hui, la sorcière est symbole de pouvoir et d’émancipation des femmes. Mais féminisme et sorcellerie ne vont pas forcément de pair. Les raisons de s’identifier à ce mouvement sont multiples et ne catégorisent pas forcément une personne. « Les deux ne vont pas forcément de pair, mais le point commun c'est cette capacité à donner du pouvoir et à représenter une figure féminine forte ».
Le vernissage de l’ouvrage « Être sorcière » se déroulera le 18 avril à l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel. /elc