Le Conseil général a validé lundi la stratégie en matière de mobilité et de stationnement d'ici à 2040. L'objectif est de favoriser la mobilité douce, notamment pour compenser la disparition de 500 places en surface
« Viser une mobilité multimodale et décarbonée qui devra être en place à l'horizon 2040 ». Voilà la ligne directrice du rapport d'information adopté par le Conseil général de Neuchâtel lundi soir. Pour le Conseil communal, « ce changement doit être dosé soigneusement et accompagné plutôt que forcé. » Malgré tout, la volonté est clairement affichée : le trafic motorisé individuel doit diminuer au profit de la mobilité douce. La Ville est face à un défi : début 2025, 500 places de stationnement en surface disparaîtront avec la suppression du parking des Jeunes-Rives et de celui de Panespo en raison de nouveaux projets prévus. Des mesures d'accompagnement sont au programme, selon le Conseil communal. L'objectif est de continuer de favoriser l'usage des transports publics et du vélo par une politique de subventionnement des abonnements et par le développement de voies cyclables, entre autres. L’exécutif mise également sur une meilleure desserte de l'ouest du Littoral, plus particulièrement de La Grande-Béroche, en RER qui se profile à l'horizon 2026. La ligne directe et le prolongement du Littorail joueront également un rôle dans ce processus à une échéance plus lointaine (2035 pour le premier projet et 2045 pour le second).
L'exécutif souhaite par ailleurs reporter le trafic de transit dans les tunnels en réduisant la vitesse en surface. Ceux qui continueront de venir au centre-ville en voiture seront priés de stationner dans des parkings en ouvrage ou dans les P+R aux abords des centralités.
Accueil contrasté
La gauche et le groupe vert’libéral ont salué ces propositions. La porte-parole du groupe VertPopSol Jacqueline Oggier Dudan a évoqué « une stratégie tournée vers l’avenir ». En revanche, les élus PLR ont refusé en bloc de prendre acte du rapport.
Pour son porte-parole, Camille Gonseth, les alternatives à la voiture ne sont pas encore très concrètes. Son groupe demande au Conseil communal d’assurer l’accessibilité au centre-ville des pendulaires notamment en renforçant les transports publics et les parkings d’échange P+R.
Les libéraux-radicaux craignent également que cette politique ait des conséquences négatives sur la fréquentation des commerces du centre-ville.
Le stationnement en surface deviendra moins attractif
À l'avenir, se parquer en surface devrait coûter tout aussi cher que dans les parkings souterrains. Une nouvelle politique tarifaire se profile. Le stationnement en surface sera principalement réservé aux résidents, détenteurs de vignettes, et aux usages particuliers (livraisons, services ou personnes à mobilité réduite). Les autres seront invités à stationner dans les parkings en ouvrage. Actuellement, celui de La Maladière n'est par exemple utilisé qu'à 40% de sa capacité totale, en moyenne, selon l’exécutif. Pour Mauro Moruzzi, conseiller communal en charge du dossier, le stationnement en surface est trop bon marché et pousse des milliers de véhicules à circuler dans les rues en quête d’une place, plutôt qu’à opter directement pour un parking en ouvrage. « Il faut changer les habitudes », dit-il.
Cette politique doit permettre de réduire l'empreinte du trafic sur l'environnement, mais aussi sur l'espace public. « Une voiture, électrique ou non, occupe le même espace et représente une nuisance importante pour l'environnement », peut-on lire dans le rapport. Mauro Moruzzi rajoute que les exigences se multiplient entre voitures, sécurité des piétons et des personnes à mobilité réduite, transports publics et mobilité douce sur un espace qui lui n’augmente pas. Malgré tout, le texte prévoit 500 bornes de recharge pour voitures électriques sur domaine communal d'ici 2035.
Dans son rapport, le Conseil communal indique que la mobilité représente un tiers des émissions de CO2 totales de la Suisse. S'attaquer à cette problématique se révèle donc essentiel aux yeux de l'exécutif pour atteindre l'objectif cantonal de neutralité carbone en 2040. /sbe