La BCN pourra toujours jouer son rôle de soutien économique et social et maintenir ses versements à l’État qui s’élèveront à 30 millions. Les dirigeants de la banque cantonale neuchâteloise ont présenté mercredi les chiffres pour 2022. Le résultat opérationnel est le 3e meilleur de l’histoire de l’établissement avec plus de 63 millions de francs. Le bénéfice s’élève, quant à lui, à plus de 42,6 millions, en progression de 0,1%. Malgré la guerre en Ukraine et l’inflation, l’établissement affiche donc des résultats qualifiés « de solides », selon le directeur général de la BCN, Pierre-Alain Leuenberger.
Pour 2023, l’évolution des taux d’intérêt est à suivre de près, relève Pierre-Alain Leuenberger. « Parce qu’elle impacte énormément à la fois nos activités commerciales et nos résultats. On a le sentiment que la Banque nationale suisse va poursuivre son chemin de resserrement monétaire comme elle l’a fait jusqu’à présent. Les attentes du marché aujourd’hui vont vers une décision au mois de mars qui irait vers une augmentation de 50 points de base ».
Changement des habitudes et prêts Covid
Le redressement des taux d’intérêt a marqué 2022, une année aussi sous le signe des premiers remboursements des crédits Covid. La BCN a prêté pour plus de 138 millions de francs. Aujourd’hui, près de 77 millions ont été remboursés avec peu de cas problématiques « quelques dizaines », souligne le directeur général de la BCN.
Mais avec la hausse des taux, il se pourrait que les crédits deviennent payants. « La loi prévoit la possibilité de les rendre payants effectivement. C’est une décision qui est prise une fois par année en principe, au mois de mars. Donc on ne va pas tarder à être fixé », précise Pierre-Alain Leuenberger.
Lors de cette conférence de presse, les habitudes de la clientèle ont aussi été évoquées. Entre 2018 et 2022, les achats en débit direct ont explosé (+72%) tout comme les transactions via Twint (de 1 million à 2,24 millions entre 2021 et 2022). Les prélèvements aux bancomats eux sont en baisse de 30% sur la période 2018-2022, alors que les transactions aux guichets ont fortement diminué, de 48%, relève Pierre-Alain Leuenberger.
Affaire d’escroquerie : « C’était douloureux et exigeant »
Enfin, le président du Conseil d’administration de la BCN, Jean Studer, est aussi revenu sur l’affaire d’escroquerie dont a été victime la banque, avec un préjudice avoisinant les 10 millions. Il a affirmé que tant la direction que le CA se sont impliqués pour faire la lumière sur ces agissements. « Aucune institution n’est à l’abri d’une fraude, c’était à la fois douloureux et exigeant. Un important travail a été mené. Des améliorations étaient possibles, il fallait les identifier et c’est à bout touchant. La BCN sera plus solide demain », a assuré Jean Studer. /jpp