La paroisse réformée de La Chaux-de-Fonds fait face à une crise interne. Comme RTN l’a appris, trois membres du Conseil paroissial, à savoir la présidente, le vice-président et le modérateur, qui assurent le lien avec le colloque des pasteurs et diacres, ont démissionné de leurs fonctions dans le courant de l’été.
Cette situation est le résultat de divergences de gouvernances qui semblent s’être aggravées depuis plusieurs années. Tant et si bien que le Conseil synodal de l’Eglise réformée évangélique neuchâteloise (EREN), soit l’organe exécutif cantonal, est intervenu dans ce dossier depuis 2019. Après une période de médiation et d’entretiens, le Conseil synodal a proposé aux membres du bureau de présenter leur démission.
Entretien avec Yves Bourquin, président de l'Eglise réformée évangélique neuchâteloise :
La situation financière et les temples en toile de fonds
Les difficultés relationnelles ne semblent pas dater d’hier. Plusieurs crises ministérielles, soit au niveau des pasteurs, ont ébranlé l’organisation. Mais c’est surtout les difficultés financières de la paroisse (les comptes 2020 bouclent sur un déficit de plus de 87'000 francs) qui cristallisent notamment les tensions, en particulier la vente de plusieurs temples ces dernières années. Celui de l’Abeille a été vendu à une école de musique, celui des Forges détruit pour être remplacé par des immeubles et celui des Eplatures, propriété de la Commune, a été désaffecté. Autant de bâtiments et des symboles qui générent un attachement très fort auprès des paroissiens. À cela s'ajoute encore l’épineux dossier du Grand Temple, symbole du protestantisme dans la région, dont le sort n’est pas encore scellé.
Un administrateur pour remettre à flot le navire
Face à ce constat, le Conseil synodal est intervenu et a fait des propositions. L’assemblée de paroisse extraordinaire du mois d’août a donc acté la nomination d’un administrateur pour un mandat de deux ans. Il aura principalement comme mission de remettre sur pied un organigramme et une organisation pour renforcer à nouveau le Conseil de paroisse. Cette nouvelle voie semble avoir apaisé la situation en interne.
Nommé il y a moins d’une année à la direction de l’EREN, Yves Bourquin n’est pas nécessairement surpris qu’une telle crise éclate au sein de « son » Eglise. « Les crises vont se succéder. Mais elles ne doivent pas être vues de manière négative. C’est relatif à un changement de grande importance, déterminé par un changement de société », explique-t-il. « Il faut que l’Eglise trouve sa place et la revendique. » /lre