Une nouvelle audience s’est tenue vendredi matin au Tribunal de Boudry dans l'affaire qui oppose l'ancien directeur et la Société de Navigation sur les lacs de Neuchâtel et Morat. Alors qu'un dernier témoin a été entendu, les interrogatoires ont enfin commencé
Nouveau volet judiciaire dans l’affaire entre Jean-Jacques Wenger et la Société de Navigation sur les lacs de Neuchâtel et Morat (LNM). Une énième audience s’est tenue vendredi matin au Tribunal civil de Boudry. Elle a permis l’audition d’un dernier témoin et le début des interrogatoires. L’ancien directeur de l’entreprise conteste notamment son licenciement qu’il juge abusif.
L’audition du premier témoin, ancien membre du conseil d’administration de la LNM, a permis de mettre en lumière l’implication du comité pour aider Jean-Jacques Wenger dans sa fonction. Selon le témoin, le conseil d’administration avait rencontré de nombreux employés non satisfaits de leurs conditions travail. Selon lui, la confiance avec l’ancien directeur de la LNM a aussi été rompue lors de la réalisation du premier audit externe, en 2016. Un audit qui aurait révélé des manquements au niveau de la gestion de la société, de la sécurité et du renouvellement de la flotte. La séparation des tâches entre Jean-Jacques Wenger et son vice-président à ce moment-là aurait également été peu claire selon ce même témoin.
Lors des interrogatoires, un autre membre du conseil d’administration est passé devant le juge. Son témoignage a notamment permis de mettre en avant les échanges d’argent entre la Société de Navigation et Cap Gourmand, société qui gère les restaurants sur les bateaux. Il a notamment confirmé l’exemple de l’engagement d’un cuisinier qui travaillait pour Cap Gourmand, mais qui était payé par la LNM. Selon la défense, 61 autres cas similaires étaient aussi révélés par l’audit de 2016.
Le directeur de la LNM interrogé
L’actuel directeur de la Société de Navigation sur les lacs de Neuchâtel et Morat et de Cap Gourmand a aussi entendu. Ce dernier a pris ses fonctions au 1er juin 2017, et est donc le successeur de Jean-Jacques Wenger. Il a dépeint avoir repris une entreprise dans une situation plus difficile qu’attendue, avec une organisation « en piteux état pour une entreprise financée par des subventions publiques ». Il a aussi souligné que la concession de l’Office fédéral des transports avait failli être retirée, entre 2014 et 2017, avant d’être finalement prolongée pour 10 ans en 2020. Un assainissement urgent de la caisse de pension a aussi dû être réalisé peu après son arrivée. Une situation dont le Conseil d’administration n’avait pas été informé, alors que son ancien directeur était membre de la commission paritaire de la caisse de pension en question.
Une nouvelle audience est prévue fin novembre, durant laquelle se déroulera l’interrogatoire de Jean-Jacques Wenger. /swe