Énième épisode dans le litige qui oppose Jean-Jacques Wenger à la Société de navigation sur les lacs de Neuchâtel et Morat. Trois témoins dont un ancien élu de la Ville de Neuchâtel ont été entendus lundi matin au Tribunal de Boudry
L’affaire qui oppose l'ancien directeur Jean-Jacques Wenger à la Société de navigation sur les lacs de Neuchâtel et Morat à nouveau devant les tribunaux. Une audience qui s’est tenue lundi matin au Tribunal civil à Boudry a permis d’entendre trois témoins, cette fois à la demande de la LNM dont un ancien élu de la Ville de Neuchâtel, un ex-membre du syndicat SEV et une ancienne collaboratrice. Jean-Jacques Wenger conteste son licenciement survenu en 2017.
Personnalité contrastée
Interrogé par les mandataires, l’ancien élu a notamment dressé le portrait professionnel de l’ex-directeur comme étant contrasté. Alors que Jean-Jacques Wenger excellait notamment en termes de marketing ou d’innovation avec des projets simples, bien relayés dans les médias, il avait des aspects bien plus négatifs comme la gestion du personnel, le suivi de la gestion administrative ou les relations avec certains partenaires, selon l'ancien élu. Des raisons qui ont amené à réaliser le fameux audit précipitant son licenciement.
La partie plaignante a de son côté fait remarquer que son client n’avait jamais été évalué en décembre de chaque année, comme le prévoyait son contrat. Une affirmation que n’a pas pu valider l'ancien élu. Selon la partie plaignante, de nombreux points importants pour expliquer son licenciement ne figurent non plus pas dans les procès-verbaux du conseil d’administration. A la question de savoir pourquoi la détérioration des relations alléguée par l’employeur avec le personnel n’a pas été consignée, l'ex-politicien a répondu : « on ne peut pas tout écrire dans un PV ».
« Capricieux et enfantin »
Dans un autre témoignage, un désormais ex-syndicaliste a de con côté estimé que la gestion du personnel par Jean-Jacques Wenger était désastreuse. Selon plusieurs plaintes reçues par le SEV (Syndicat du personnel des transports) de la part d’employés, ceux-ci étaient très inquiets et insatisfaits de la situation et du matériel. Un exemple en particulier vient étayer cette affirmation : le calcul des trajets fait par la direction était trop court et les capitaines devaient pousser leurs machines au maximum tout le temps, avec à la clé une surconsommation de carburant et une usure des moteurs. Enfin, le témoin rapporte des problèmes d’horaire de travail, de formation et de relève du personnel en fin de carrière. Concernant le caractère de l’ancien directeur, l'ex-syndicaliste rapporte qu’il était selon lui « capricieux et enfantin » et adepte d’une politique de « représailles » à l’interne.
La troisième personne à témoigner, une ancienne collaboratrice, a été interrogée sur la comptabilité en lien avec l’affaire et les heures supplémentaire de Jean-Jacques Wenger.
L’audience se poursuivra avec une nouvelle audition d’autres témoins ainsi que les interrogatoires. /jha