L'indication géographique protégée (IGP) absinthe du Val-de-Travers repart à l’Office fédéral de l’agriculture. Le Tribunal administratif fédéral a publié mercredi une décision en ce sens. L’instance juridique estime que certains petits producteurs n’ont pas été complètement entendus. Cette décision n'est pas définitive et peut être attaquée devant le Tribunal fédéral.
Un dossier aux multiples rebondissements
En juin 2016, l'Association interprofessionnelle de l'absinthe a déposé une demande d'IGP auprès de l'Office fédéral de l'agriculture. L’OFAG a lui-même admis cette inscription au registre des appellations d'origine et des indications géographiques en février 2017. Le dossier aurait pu s’arrêter là, mais l'Association des artisans-distillateurs d'absinthe du Val-de-Travers et ses membres ont attaqué cette décision. Ces petits distillateurs, déboutés par l'OFAG, se sont alors tournés vers le Tribunal administratif fédéral. L’instance juridique demande désormais à l’OFAG de revoir sa copie. Elle estime que l’office doit prendre en considération tous les opérateurs de la Bleue vallonnière – celles et ceux qui se chargent de la produire, de la transformer et de la commercialiser sous leur propre nom sans pour autant la produire. Le TAF estime également que les particuliers qui produisent à façon, c’est-à-dire les privés qui donnent leur mélange à distiller chez un professionnel, doivent être pris en considération dans l’élaboration de l’IGP absinthe. Le dossier est renvoyé à l'office afin qu'il se prononce sur l'opposition de l'association recourante.
La demande d'IGP a-t-elle du plomb dans l'aile ? Entretien avec Frédéric Rothen, président de l'interprofession.
Contacté, le président de l'association des artisans-distillateurs, Christohe Racine, salue quant à lui la décision du Tribunal administratif fédéral publiée mercredi. Il maintient son désaccord avec le cahier des charges imposé par l'IGP. Il précise qu'un nouveau recourt pourrait à priori être déposé en fonction de la future décision de l'Office fédéral de l'agriculture. Les artisants-distillateurs précisent toutefois qu'ils privilégieront avant tout le dialogue. /ats-aju-ara