L’affaire a fait du bruit en Suisse allemande. Le bénéfice réalisé par Texaid et le salaire de son patron font jaser. Exemple de l’utilisation des prestations de l’entreprise de récupération de vêtements avec Caritas Neuchâtel
Les dons de vêtements peuvent rapporter pas mal d’argent. Le SonntagsBlick a révélé fin février le salaire du patron de Texaid qui s’élèverait à 550'000 francs et qu’il projetait la construction de deux villas pour dix millions de francs. Entre-temps et après demande pour davantage de transparence, l’entreprise de récupération de vêtements a divulgué ses chiffres dont le salaire de son directeur qui se situe à un peu moins de 300'000 francs par an. Quant au bénéfice de la société, il est de 1,3 million de francs en 2017.
Dans le canton de Neuchâtel, Emmaüs, le CSP, Caritas ou encore la Grappilleuse proposent des habits de seconde main. Par exemple, Caritas Neuchâtel remet, chaque semaine, en moyenne 60 kilos d’habits à Texaid. L’association, qui s’engage en faveur des petites bourses, vend à l’entreprise de récupération les vêtements qui ne sont pas dans un état convenable. Cela constitue environ un quart des dons textiles. Texaid paie en retour 25 centimes le kilo de vêtements. Sans Texaid, Caritas Neuchâtel devrait délier sa bourse pour les amener à la déchetterie et aurait donc moins d’argent pour ses actions dans le canton. Sébastien Winkler, chargé de communication pour Caritas Neuchâtel, précise qu’il n’était pas au courant du salaire du patron de Texaid et des marges réalisées par l’entreprise. « Il faut savoir que Caritas Neuchâtel n’a pas le même rapport avec Texaid que Caritas Suisse et que ce sont deux associations différentes. Caritas Neuchâtel ne fait pas partie de Texaid. Nous n’avons donc pas de jugement à porter sur ces actions-là ». Et de conclure qu’il n’est pas envisagé à l’heure actuelle de changer de partenaire. /jpp