L’Auberge de Noiraigue tente de garder la tête hors de l’eau. Le copropriétaire de l’établissement, Nicolas Humair, vient de trouver un arrangement avec le syndicat Unia concernant des montants dus à plusieurs anciens employés. Le Service de la consommation et des affaires vétérinaires a de son côté décidé de ne pas fermer l’établissement pour le moment malgré un concept d’hygiène jugé insuffisant. En parallèle, Nicolas Humair a cédé la direction de Jacot Chocolatier, dont la faillite est suspendue.
L’Auberge de Noiraigue peut relever un peu la tête. Le Service de la consommation et des affaires vétérinaires a décidé de ne pas procéder à la fermeture de l’établissement pour le moment, malgré un concept d’hygiène jugé insuffisant. Le copropriétaire des lieux, Nicolas Humair, a déjà bénéficié de deux délais pour se mettre en conformité. Le SCAV a tout de même été sensible aux arguments avancés par le tenancier et a renoncé ce vendredi à fermer les portes de l’auberge. En revanche, la menace de fermeture persiste tant que le concept d’hygiène n’a pas été mis aux normes.
Ce vendredi, Nicolas Humair est aussi arrivé à un arrangement avec Unia. Quatre anciens employés ont saisi le syndicat pour des montants qui leur étaient dus. Dans une convention qu’il a signée, Nicolas Humair s’est engagé à rembourser ces sommes d'ici la fin du mois. Le syndicat Unia relève que le copropriétaire de l’établissement a pleinement coopéré à ces négociations. Des démarches seraient aussi en cours pour assurer la pérennité de l’auberge, à l’heure où la saison estivale démarre.
Gestion financière pointée du doigt
Contactés par nos soins, six anciens membres du personnel, qui souhaitent garder l’anonymat, font état de retards répétés dans le versement des salaires. L’un d’eux a porté l’affaire devant la justice où il a obtenu gain de cause devant le Tribunal des Prud’hommes.
Autre élément : il est arrivé que les cotisations liées à la LPP et à l’AVS soient retirées du salaire des employés mais pas reversées aux caisses de prévoyance. Un document fait état de cette pratique pour un employé et ce depuis mars 2017 mais d’autres témoignages viennent appuyer cet élément. La procédure en vue d’un remboursement sur ce plan est en cours. Les faits exposés sont corroborés par le syndicat Unia, qui salue l'engagement pris vendredi par Nicolas Humair. Par ailleurs, au moins deux employés affirment avoir dû batailler pour obtenir les allocations familiales qui leur revenaient, sans qu’Unia n’intervienne sur ce point.
Ces anciens employés reprochent également à Nicolas Humair d’avoir négligé la gestion de l’auberge. Deux anciens employés disent être partis en congé maladie pour burn-out. L’atmosphère de travail a aussi été empoisonnée durant quelques temps par une affaire de harcèlement qu’une ancienne employée aurait subi de la part d’un autre collègue.
Nous avons donné la possibilité à Nicolas Humair de donner sa vision des choses face à ces griefs mais à la suite du long entretien que celui-ci nous a accordé, il a exigé qu’aucune de ses citations n'apparaissent publiquement.
Repreneurs pour Jacot dont la faillite a été suspendue
Nicolas Humair n’avait pas seulement le dossier de l’Auberge de Noiraigue à gérer. Il devait aussi s'occuper de la passation de Jacot Chocolatier basée à Noiraigue. La justice vient d'ailleurs de suspendre la faillite prononcée à l’encontre de cette fameuse enseigne neuchâteloise à la suite d’un recours.
Selon Arcinfo, Jacot Chocolatier a trouvé un repreneur. Le président de Facchinetti Groupe, Daniel Knöpfel, confirme s’être joint aux deux autres copropriétaires pour renflouer l’enseigne, dont les chocolats sont notamment servis dans les ambassades de Suisse à l’étranger. En revanche, le président de Facchinetti Groupe n’a pas voulu de la succursale de vente basée à Aproz en Valais ouverte en mars 2017 par Nicolas Humair. À ses yeux, cette incursion hors canton était une erreur. Les investissements et la gestion courante n’yont pas été compensés par les revenus.
Daniel Knöpfel se donne pour priorité de consolider les trois boutiques neuchâteloises de Noiraigue, de Fleurier et de Neuchâtel, ainsi que de développer le commerce en ligne, de développer les contrats avec les entreprises et d’améliorer la situation financière de la chocolaterie. Pour cela, il faut encore que la justice lève définitivement la faillite prononcée contre l’enseigne. La procédure suit son cours.
De son côté, Nicolas Humair était à la tête de Jacot Chocolatier depuis novembre 2013 et avait repris l’Auberge de Noiraigue en mai 2014 ; époque à laquelle l’ancien tenancier, Harun Ramadani, était sous le coup d’un renvoi de Suisse en raison d’un permis C retiré.
Sur son compte Linkedin, Nicolas Humair écrit : « Pris par ma passion, l’essentiel de mon énergie a été absorbée par une fuite en avant, accumulant des engagements que je n’étais plus à même d’assumer ». /sbe