Yvan Perrin renonce

Le conseiller d'Etat neuchâtelois Yvan Perrin démissionne, en raison de problèmes de santé ...
Yvan Perrin renonce

Yvan Perrin Yvan Perrin.

Le conseiller d'Etat neuchâtelois Yvan Perrin démissionne, en raison de problèmes de santé. Il l'a fait savoir par courrier à ses collègues du gouvernement, qui ont reçu la lettre lundi matin. Yvan Perrin n'assume plus ses fonctions à l'exécutif cantonal depuis ce lundi.

Dans sa lettre de démission, l'élu UDC exprime sa sincère tristesse et remercie toutes les personnes qui lui ont apporté un soutien. Il souligne également les difficultés qu'il rencontre actuellement au niveau de sa santé et qui l'empêchent de poursuivre sa carrière politique.

Le président du Conseil d'Etat, Alain Ribaux, a affirmé lundi devant les médias qu'Yvan Perrin se mettait en danger en continuant de travailler, et à long terme risquait de mettre en danger les institutions cantonales. Il a souligné le caractère loyal et agréable de son désormais ancien collègue, à qui il souhaite un prompt rétablissement.

Les dossiers d'Yvan Perrin seront répartis entre les quatre autres membres du gouvernement, une élection complémentaire devrait avoir lieu le 28 septembre.
 

L'UDC raconte

L’UDC a donné sa version des faits lors d’un point presse ce lundi matin également, juste après le gouvernement. Elle a notamment expliqué comment est intervenue la démission d’Yvan Perrin.

« On ne le sentait pas en grande forme depuis la mi-mai. Il était stressé, inquiet. C’était difficile de parler avec lui », raconte son collègue de parti Walter Willener. « Mercredi dernier (ndlr : le 11 juin), je l’ai rencontré. Il m’a expliqué vouloir démissionner. On a alors regardé comment faire les choses au mieux. En fait, il voulait démissionner depuis Pentecôte. Et le lendemain, jeudi, il s’est fait hospitaliser ».

Très soucieux de tenir ses paroles, Yvan Perrin a souhaité rédiger une lettre de démission dès son entrée en clinique. Il avait en effet déclaré vouloir quitter le gouvernement en cas de rechute. « La lettre a été remise à notre parti vendredi. Il n’y a donc pas eu besoin de réunion spéciale ».


Le parti n'estime pas avoir fait de mauvais choix

L’UDC neuchâteloise se retrouve donc avec son fer de lance hospitalisé. A qui la faute ? « La charge de conseiller d’Etat est très lourde », déplore Hughes Chantraine, président du parti, qui se défend d’avoir peu soutenu son ministre.

« Nous l’avons invité à manger régulièrement, nous l’avons soutenu, écouté, encadré au maximum. Pour lui éviter des trajets jusqu’à la Côte-aux-Féées (ndlr : le domicile d’Yvan Perrin), je lui ai même proposé de l'héberger chez moi à Auvernier en hiver. Il a refusé », déplore Walter Willener. « Plus, on n’aurait pas pu faire ».

Yvan Perrin se serait renfermé sur lui-même au fil des semaines, surtout après sa seconde hospitalisation. « Ce qui était énervant, c’est que c’était toujours à nous de faire le premier pas », regrette Walter Willener.

 

Chantraine pas candidat

Aujourd’hui, l’UDC se dit très soulagée pour la santé d’Yvan Perrin. « Il prend enfin soin de lui correctement »… comprenez par-là que le parti estime prématurée la première sortie de clinique de son poulain.

La suite ? Elle semble évidente pour l’UDC, mais pas jouée d’avance. Le parti revendique haut et fort le siège qui lui revient. Le président Hughes Chantraine ne se porte pas candidat. Il préfère se consacrer à son mandat de député au Grand conseil et à sa profession de dentiste. L’assemblée générale désignera un candidat le 25 juin. Mais le nom du conseiller national Raymond Clottu circule avec insistance. En cas d’élection, c’est le vient-ensuite Daniel Haldimann qui le remplacerait  Berne.


Les autres partis réfléchissent

Le PLR doit encore voir s’il envoie quelqu’un. Les noms de Laurent Favre et de Philippe Bauer sont avancés. La décision appartiendra à l'assemblée ordinaire des délégués du 2 juillet.  Le vert-libéral Raphaël Grandjean réfléchit encore. Le Parti socialiste et les Verts indiquent qu’ils ne devraient pas revendiquer ce siège.

Yvan Perrin, lui, conserve sa place au sein du parti. Il pourrait rebondir, sur le plan professionnel, dans une entreprise de sécurité privée.


Petit malaise pendant la conférence de presse

Le secrétaire politique de l’UDC neuchâteloise a appris pendant le point presse qu’il était viré. C’est à la suite de questions de journalistes que Walter Willener a lâché, de façon plutôt nébuleuse, qu’il « réglerait certaines choses avec Jean-Charles Kollros ».
Le principal intéressé, assis au fond de la salle, a indiqué qu’il prenait acte de cette décision plutôt « surprenante ». Une façon de communiquer un licenciement qui a surpris plus d’un journaliste. Aucun commentaire n’a été apporté sur les motifs de cette décision. /abo


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