Les éoliennes ne font pas en Suisse l’objet d’un rejet massif des riverains. C’est la conclusion d’une étude présentée lundi sur les hauteurs de Mont-Soleil. Les offices fédéraux de l’Environnement et de l’Energie ont mandaté l’Université de Halle en Allemagne, qui a collaboré avec l’Université de Saint-Gall. Plus de 460 personnes habitant à proximité des parcs éoliens suisses – dont ceux du Peuchapatte, de Saint-Brais et du Mont Crosin – ont répondu aux questions des sondeurs. 76% d’entre elles jugent faible ou nul l’impact des turbines sur le bien-être. 4,5% des sondés estiment en revanche subir les nuisances de plein fouet et être victimes de symptômes, comme des troubles du sommeil. A noter que 78% des riverains interrogés ont une image positive de l’énergie éolienne.
La proximité, un critère mineur
Les sondés habitent au maximum à 5 kilomètres du parc éolien. La proximité avec les turbines ne constitue toutefois pas un argument prépondérant qui influe sur la perception des éoliennes par les riverains. Il en va de même pour le bruit, la protection du paysage ou l’effet stroboscopique, selon l’étude. En revanche, les habitants qui voient un mât depuis leur maison ont statistiquement une moins bonne perception des éoliennes que ceux qui n’en voient pas. La planification des parcs constitue également un des éléments cruciaux pour l’acceptation de turbines par les riverains. Plus les habitants ont l’impression que leurs revendications ont été entendues, plus l’énergie éolienne bénéficie de notes positives dans l'étude.
Des leçons à tirer?
Pour l’Office fédéral de l’environnement, cette étude permet pour la première fois de se faire une idée précise de l’image renvoyée par les éoliennes aux personnes qui les côtoient tous les jours. Elle doit également servir à une prise de conscience des cantons et des promoteurs de parcs éoliens : le développement de cette énergie ne peut se faire en ignorant l'avis des habitants.
« De la manipulation »
Des conclusions qui font bondir les opposants aux éoliennes. Jean-Daniel Tschan parle de « manipulation » et d’« étude orientée ». Le président de l’association Librevent estime que la réalité du terrain vécue notamment aux Franches-Montagnes est bien éloignée de celle dépeinte dans l’étude. Jean-Daniel Tschan juge que l’échantillon de 460 personnes interrogées n’est pas représentatif et que les sondés ont été « choisis ». « Ce sont les donneurs d’ordre qui ont toujours raison dans ces sondages d’opinion », déclare le Noirmonnier. /fra