Accéder à un master universitaire peut être un véritable chemin de croix. En tous cas pour les étudiants qui ne viennent ni d’Europe ni d’Amérique du Nord.
Une étudiante inscrite à un master de l’Université de Neuchâtel se voit expulser de Suisse après un an d’études. D’origine algérienne et âgée de 21 ans, elle a réalisé un bachelor à l’Université de Lyon. Mais en voulant s’établir à Neuchâtel, sa situation s’est compliquée.
Tout remonte au printemps dernier. L’étudiante postule pour un master en journalisme à Neuchâtel et à l’Université de Londres. Elle est acceptée aux deux places, malgré un strict numérus clausus. Elle opte pour l’alma mater neuchâteloise.
L’étudiante est au bénéfice d’un passeport diplomatique, son père travaille à l’ambassade d’Algérie à Madrid. Mais elle veut déposer ses papiers à Cernier. Le Service cantonal des migrations ne s’y oppose pas et transmet le dossier à l’Office fédéral des migrations (ODM).
L’ODM est catégorique : l’intérêt personnel de l’étudiante à réaliser un master à Neuchâtel va à l’encontre de l’intérêt public. L’Office donne ordre d’expulsion de l’étudiante d’ici au 30 avril, alors qu’elle a déjà réalisé la moitié de son master neuchâtelois.
La jeune femme de 21 ans, qui a signé une déclaration de quitter la Suisse au terme de sa formation, refuse de baisser les bras. Elle a fait recours au Tribunal administratif fédéral. Mais l’ODM a retiré l’effet suspensif du recours. Elle devra donc quitter la Suisse, son master et le cercle d’amis qu’elle s’est créé d’ici à la fin du mois d’avril, même si le jugement n’a pas été rendu.
L’Université de Neuchâtel, qui regrette une telle situation, n’est pas compétente pour intervenir dans le dossier. L’institution rappelle que 22 % des étudiants sont d’origines étrangères. Un chiffre qui équivaut à 26% au niveau master et qui grimpe à 42% chez les doctorants.
L’Office fédéral des migrations indique que l’étudiante n'a pas attendu l'issue de la procédure de demande d'autorisation de séjour à l'étranger avant d'entrer en Suisse. L’ODM précise que si l'intéressée avait attendu à l'étranger l'issue de sa requête, l’office n'aurait pas eu à prononcer un renvoi. /aju