Une alliance de la métallurgie et du vivant. Depuis deux ans, Precinox élabore un projet pour extraire l’or des déchets électroniques grâce aux bactéries.
Utiliser des bactéries pour extraire l’or des déchets électroniques, c’est ce à quoi travaille Precinox depuis 2 ans. Grâce à cette méthode, l’entreprise chaux-de-fonnière spécialisée dans le traitement et l’affinage des métaux précieux a déjà réussi à récolter quelques dizaines de grammes d’or. Et ça n’est qu’un début.
Le monde produit 60 millions de tonnes de déchets électroniques par année. Une seule tonne de ces déchets contient environ 300 kilos de cuivre et une centaine de grammes d’or. « C’est plus facile de chercher de l’or dans des déchets que dans des mines », constate le directeur de Precinox Christophe Nicolet.
« Nous cherchions à nous approvisionner en or de déchets électroniques. Nous n’en avons pas trouvé. Donc on s’est intéressé aux différentes technologies qui permettent de pouvoir obtenir de l’or de ces déchets de façon traçable », explique Alexandra Levesque, la responsable de l’innovation au sein de l’entreprise.
Alexandra Levesque : « Dans une carte de téléphone, il y a plus de 60 éléments de la table périodique. »
La traçabilité a tout son importance : « Nos client ne vont pas se satisfaire d’or issu d’extraction par bactérie s’ils ne savent pas d’où viennent ces cartes électroniques », ajoute Christophe Nicolet.
Christophe Nicolet : « Que l’or extrait des cartes électroniques puisse être tracé jusqu’à leur source. »
C’est donc des déchets électroniques réduits en poudre que reçoit Precinox dans son laboratoire installé dans un container, à côté de l’entreprise. Avec ses bactéries, l’entreprise a d’abord traité quelques microlitres, puis elle a augmenté les quantités. « Actuellement, on travaille sur 500 litres », se réjouit Alexandra Levesque. De quelques grammes d’or actuellement, elle espère pouvoir en extraire des kilos d’ici deux ans.
Alexandra Levesque : « On a commencé à l’échelle du laboratoire. »
Avec ce procédé, Precinox entend diminuer la pression sur l’extraction primaire de l’or, c’est-à-dire dans les mines, et développer une méthode de recyclage de type circulaire, traiter les déchets là où ils sont produits.
Le système mis en place par l’entreprise chaux-de-fonnière permet aussi d’extraire du cuivre. Christophe Nicolet estime qu’avec le développement de la numérisation, de l’intelligence artificielle et la mobilité électrique, la demande pour cet excellent conducteur va fortement progresser ces prochaines années. Precinox veut pouvoir y répondre. Une façon de faire preuve de résilience dans un monde où la géopolitique prend de plus en plus de place.
Christophe Nicolet : « On veut s’affranchir de ce que peuvent décider d’autres et être plus indépendants. »
Pour développer son projet d’extraction de l’or des déchets électroniques grâce aux bactéries, Precinox a eu besoin de compétences particulières. L’entreprise a engagé 5 personnes avec des profils spécifiques. Et ça n’est pas terminé. « Ces prochains moins, les différentes phases qui vont se développer vont générer une demande d’engagement de personnel qualifié », conclut Christophe Nicolet. /cwi









