Un bilan en demi-teinte. Les émissions de CO2 ont augmenté de 1% en 2024 pour l'Université de Neuchâtel, malgré les engagements pris dans le plan climat.
Le signal est clair : les efforts existent, mais ne suffisent pas encore. L’Université de Neuchâtel a publié vendredi passé son nouveau bilan climat. Si l’on observe une baisse globale de 11% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’année de référence 2019, les chiffres de 2024 marquent un léger rebond (+1%) par rapport à 2023.
Un ralentissement qui peut interpeller, alors que l’institution s’est engagée sur une trajectoire de réduction continue. Les principaux postes d’émission restent inchangés : les déplacements en avion représentent 41% du total, suivis par le chauffage (30%) et les trajets pendulaires (13%). Selon Fabien Greub, secrétaire général de l'Université de Neuchâtel, « le décalage entre les efforts de sensibilisation comme le défi Bike to work mis sur pied par l’institution et le poids des sources d’émission ne peut pas être réglé du jour au lendemain. On essaye d’avancer et de progresser grâce à ces actions, mais cela ne règle pas tout », précise-t-il.
Fabien Greub : « Si les objectifs pour arriver à une neutralité climatique en 2045 ne sont pas respectés, des mesures devront être prises. »
Depuis 2019, l’institution neuchâteloise applique une règle plus stricte sur les déplacements professionnels : si une destination peut être atteinte en moins de dix heures de train, le remboursement n’est plus accordé en cas de vol. Et à partir de cette année 2025, le Royaume-Uni, qui correspond à 2% des émissions aériennes ne fait pas exception à la règle. En effet, les trajets en mobilité douce pour s'y rendre seront également pris en charge.
« Toute seule, l’Université ne peut pas prendre des mesures extrêmes pour limiter les vols aériens. »
Bien que le rythme actuel ne suffise pas à atteindre les objectifs fixés par le plan climat, le rectorat appelle à intensifier les efforts, tout en soulignant que certains leviers, comme les habitudes de mobilité, demandent du temps pour évoluer. L’Université mise sur la transparence pour mobiliser sa communauté, en publiant ses bilans.
Pour cette édition 2024, le bilan est sommaire : il ne prend donc pas en compte certaines causes d’émissions de CO2, comme la gestion des déchets. L’Université ne réalise une analyse complète que tous les quatre ans et la prochaine sera en 2026. Entre-temps, elle extrapole les données en fonction de l’évolution des effectifs du personnel et du corps estudiantin.
Le rapport complet des sources d’émission de l’Université de Neuchâtel est à retrouver ici. /ifp