La culture de betteraves s’étend au Val-de-Ruz

Environ 20 agriculteurs vaudruziens cultivent désormais cette racine sucrière. Les betteraves ...
La culture de betteraves s’étend au Val-de-Ruz

Environ 20 agriculteurs vaudruziens cultivent désormais cette racine sucrière. Les betteraves occupent 60 hectares, ce qui représente la moitié de la production cantonale.

Karim Veuve dans l'un de ses champs de betteraves. Karim Veuve dans l'un de ses champs de betteraves.

La culture de betteraves sucrières prend de l’ampleur dans le Val-de-Ruz. Quelques agriculteurs s’étaient lancés dans cette production en 2017. Ils sont aujourd’hui une vingtaine à cultiver cette plante sur 60 hectares, ce qui représente la moitié de la production cantonale. Le rendement se situe entre 80 et 100 tonnes par hectare.

Les racines qui ont grandi au Val-de-Ruz sont ensuite transformées à la sucrerie d’Aarberg, dans le canton de Berne.

« En plaine et autour des sucreries, les producteurs de betteraves ont trop fortement chargé leurs rotations avec de la betterave, ce qui a conduit à passablement de faiblesses en sucre et en tonnage », explique Yann Huguelit, directeur de la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture. De ce fait, certains agriculteurs ont renoncé à produire cette racine sucrière. La présence de maladies joue aussi un rôle dans ce phénomène, selon Yann Huguelit. Le canton de Neuchâtel, et plus spécifiquement le Val-de-Ruz, s’est ainsi profilé pour assurer une production suffisante afin de maintenir les deux sucreries existantes à Aarberg et à Frauenfeld.

Yann Huguelit : « Le Val-de-Ruz était assez propice à pouvoir assurer un volume de production. »

De gauche à droite: Yann Huguelit, directeur de la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture, et Karim Veuve, agriculteur à Chézard. De gauche à droite: Yann Huguelit, directeur de la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture, et Karim Veuve, agriculteur à Chézard.

En effet, les conditions climatiques actuelles favorisent une telle culture au Val-de-Ruz. Les températures un peu plus douces permettent de semer en avril, le terrain est assez plat et la pluviométrie en été est aussi propice à la betterave, indiquent Yann Huguelit et Karim Veuve, agriculteur à Chézard.

Karim Veuve cultivait des betteraves fourragères depuis de nombreuses années, mais, depuis 2019, il mise désormais sur les betteraves sucrières, réparties chez lui sur six hectares. Cette culture est intéressante financièrement pour les agriculteurs, car elle double le rendement par rapport à d’autres cultures, selon Yann Huguelit. Toutefois, la betterave nécessite un suivi plus poussé que pour d’autres plantes. La lutte contre les mauvaises herbes est primordiale pour éviter que celles-ci ne prennent le dessus sur le feuillage des betteraves, qui met du temps à sortir. Le gel printanier peut aussi mettre à mal les cultures de cette racine.

Karim Veuve : « Dans les traitements, il faut être un petit peu plus finaud, parce qu’on peut vite griller nos betteraves ».

Les pousses de betteraves commencent à sortir du sol, ici dans le champ de Karim Veuve. Les pousses de betteraves commencent à sortir du sol, ici dans le champ de Karim Veuve.

Une menace en particulier pèse sur les betteraves : la cicadelle. Cet insecte est source d’une maladie nommée syndrome de basse richesse, qui affecte le taux de sucre de la betterave. Pour tenter de limiter les dégâts, les agriculteurs du Val-de-Ruz évitent de mettre une culture d’automne derrière une production de betteraves. Cela permet d’éviter que les larves ne survivent durant l’hiver, selon Karim Veuve.

« C’est le meilleur moyen agronomique de limiter ces envols au printemps qui vont réinfecter les nouvelles cultures. »

La récolte se fait à la mi-octobre dans le Val-de-Ruz, idéalement par temps sec. Il s’agit pour les agriculteurs d’éviter que les betteraves ne soient recouvertes de terre, ce qui les pénalise auprès des sucreries. Durant trois jours, des camions assurent le transport des betteraves jusqu’à Aarberg. La production suisse ne suffit toutefois pas à couvrir les besoins. Yann Huguelit indique que des betteraves allemandes viennent aussi faire tourner les sucreries du pays. /sbm


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