L’huissière des lieux, Katia Barthel-Meia, prendra sa retraite fin avril après 27 ans passés à ce poste. Son accueil chaleureux aura marqué tous ceux qui ont franchi les portes de la bâtisse.
Elle est en quelque sorte la gardienne de l’Hôtel de Ville de Neuchâtel. Katia Barthel-Meia partira à la retraite à la fin du mois d’avril, après 27 ans passés au poste d’huissière. Son rôle consiste à préparer les salles pour le Conseil général, pour le Conseil communal et pour le tribunal, mais aussi à assurer le bon déroulement des manifestations et des réceptions organisées par la Ville. Son rôle de l’ombre est essentiel au bon fonctionnement des institutions dans ce lieu qu’elle qualifie de « seconde maison ».
Au fil de sa carrière, elle a vécu plusieurs moments marquants, comme l’accession de l’ancien conseiller communal Didier Burkhalter au Conseil fédéral en 2009. En 2013, une réception avait été organisée en son honneur à Neuchâtel, lorsqu’il a accédé à la présidence de la Confédération.
Katia Barthel-Meia se rappelle que le sécuritas posté à l’entrée de l’Hôtel de Ville n’avait pas laissé passer Didier Burkhalter. Après une intervention rapide de sa part, tout était rentré dans l’ordre.
Katia Barthel-Meia : « Il a rigolé et nous aussi. »
Sa fin de carrière a aussi été marquée par deux événements majeurs : la venue du Conseil fédéral in corpore le mercredi 9 avril à Neuchâtel et l’acceptation par le Conseil général le 7 avril du dernier crédit lié aux Jeunes-Rives, après 20 ans de débats à ce sujet.
Le projet qui l’a toutefois le plus marquée, c’est la restauration de l’Hôtel de Ville. Katia Barthel-Meia a vécu les travaux comme « une agression ». « Son Hôtel de Ville » était entouré d’échafaudages et des pièces étaient démontées pour être restaurées. « Je me disais : mais, est-ce qu’ils vont pouvoir les remonter ?», se rappelle-t-elle.
En quête de la tombe de David de Pury
Pour tenter de maîtriser l’émotion qui l’assaillait, l’huissière s’est lancée dans l’écriture d’un livre, intitulé : L’Hôtel de Ville et moi. Ce chantier l’a aussi poussée sur les traces de David de Pury, à qui l’on doit le bâtiment. Elle s’est rendue à Lisbonne où elle a découvert la tombe de David de Pury. Katia Barthel-Meia a dû arpenter plusieurs fois les allées avant de la découvrir entre les tombes couvertes de mousse, dont les noms étaient bien souvent illisibles.
« Je suis passée 20 fois devant, mais j’ai pas vu ».
L’huissière fermera donc une dernière fois les portes de l’Hôtel de Ville de Neuchâtel à la fin du mois d’avril. Pour l’heure, elle forme la relève. Une fois à la retraite, Katia Barthel-Meia prendra le temps de se promener dans la ville. « Il y a ce parcours Belle Époque que je n’ai jamais fait », dit-elle en guise de conclusion. /sbm