Leurs volets ont rouvert depuis quelques jours. Les refuges d’altitude sont à nouveau gardiennés pour héberger les adeptes de ski de randonnée. Plusieurs milliers d’entre-eux sont attendus dans les cabanes neuchâteloises du Club alpin suisse ces prochaines semaines.
Les gardiens de cabane ont retrouvé la vie en haute altitude. Ils accueillent les randonneurs à ski depuis ce mois de mars, comme à la cabane Bertol, située sur un éperon rocheux à 3311 mètres d’altitude, au-dessus d’Arolla (VS). Cette dernière est gérée par la section neuchâteloise du Club alpin suisse et comptabilise habituellement un millier de nuitées durant sa saison hivernale, pour une moyenne de 2000 à 2500 nuitées sur toute sa période d’ouverture (mars à septembre).
Parmi ces visiteurs, le responsable des cabanes du CAS Neuchâtel, François Dupont, en revient tout juste. « Une fois qu’on arrive en haut des échelles, […] sur ce piton rocheux, on reste sur la terrasse et on regarde la vue, c’est magnifique. »
François Dupont : « La vue sur les glaciers, Tête blanche, le Cervin, la Dent blanche… C’est toujours extraordinaire. »
Du ski plus tôt et du trail en été
Au fil des années, François Dupont observe une évolution dans la fréquentation des cabanes sous sa responsabilité. En été, « l’alpinisme devient parfois plus difficile, beaucoup d’itinéraires qui étaient enneigés ne sont aujourd’hui plus praticables. » En revanche, il remarque une augmentation de fréquentation par des personnes venant uniquement par plaisir de dormir une nuit en cabane, mais aussi des passages d’adeptes de trail qui montent et descendent dans la même journée. Ces 20 à 30 dernières années, il note également une augmentation de la pratique du ski en altitude, qui débute plus tôt dans la saison.
François Dupont : « On voit aussi des gens qui font du trail, qui montent en galopant […] et qui redescendent. »
Économiser l’eau
Mais les cabanes de montagne sont en première ligne face aux effets du changement climatique. À Bertol, les gardiens veillent à économiser l’eau durant la saison estivale. Elle est prélevée de la fonte d’un névé (une accumulation de neige) et récupérée lors des précipitations. La cabane dispose d’un réservoir de 20'000 litres pour cuisiner et faire la vaisselle, mais l’eau y est rare, « vous ne trouverez pas de robinet pour le public », avertit François Dupont. Cette réserve suffit si la pluie s’invite régulièrement durant l’été, mais peut se vider en cas de sécheresse trop marquée.
François Dupont : « On a eu une pénurie d’eau parce que le névé avait fondu et qu’il n’a pas plu. »
Parmi les 153 refuges du Club alpin suisse, quatre sont gérés par ses sections neuchâteloises. La cabane Bertol a ouvert la saison depuis le 1er mars, suivie le weekend dernier par Saleinaz et Valsorey, cette dernière étant administrée par le CAS chaux-de-fonnier. La cabane Monte Leone (CAS Sommartel) retrouvera pour sa part ses gardiens à la fin juin, à temps pour lancer la saison d’été. /jti