Cantonales 2025 : une volonté de s’unir aussi à droite

Les discussions vont bon train pour créer une alliance de droite en vue des élections cantonales ...
Cantonales 2025 : une volonté de s’unir aussi à droite

Les discussions vont bon train pour créer une alliance de droite en vue des élections cantonales de mars 2025. Le PLR et l’UDC la souhaitent, Le Centre se tâte alors que les Vert’libéraux semblent plutôt tièdes.

La course au château de Neuchâtel s'annonce palpitante. La course au château de Neuchâtel s'annonce palpitante.

La campagne en vue des élections cantonales du printemps prochain est d’ores et déjà lancée. Si en coulisses les discussions ont démarré il y a plusieurs semaines, la première annonce officielle a été faite samedi à l’issue du congrès du Parti socialiste neuchâtelois qui a voté en faveur d’une union de la gauche, avec les Verts et le POP.

Comment est perçue par les autres partis cette alliance qui se dessine ? Quelles stratégies pensent-ils adopter ? RTN vous propose un premier coup de sonde auprès du PLR, de l’UDC, du Centre et des Vert’libéraux.

Première réaction : personne n’est surpris et tous les présidents évoquent « une décision logique et intelligente. Ce front commun de la gauche était à prévoir. Elle tire les enseignements positifs de son union - gagnante - lors des élections au Conseil communal de la Ville de Neuchâtel », nous a-t-on dit.


Le PLRN prône une « alliance mathématique »

Pour contrecarrer cette liste unie qui se profile, une alliance de droite est sur la table des pourparlers. Elle a été évoquée dans le communiqué de presse des libéraux-radicaux neuchâtelois qui annonçait que leur conseiller d’État Alain Ribaux ne briguerait pas de nouveau mandat le 23 mars. Le président du PLRN, Francis Krähenbühl milite pour « une alliance mathématique, pas idéologique, qui a fait ses preuves dernièrement dans les cantons de Vaud et de Fribourg. » Il y a eu des contacts en ce sens avec l’UDC, le Centre et le PVL « qui ne découlent pas de l’annonce de ce week-end du PS », tient à souligner Francis Krähenbühl. « Les relations entre PLR et UDC sont bonnes dans certaines communes et il y a pas mal de points de convergence entre les politiques des deux partis, en termes de fiscalité, de sécurité ou encore d’éducation. Des points de divergences existent aussi, mais ils sont davantage prononcés au niveau fédéral », ajoute-t-il.

Le PLR aura la difficile tâche de défendre et conserver ses trois sièges au gouvernement, mission encore plus délicate après l’annonce du futur retrait d’Alain Ribaux. Alors quelle composition pourrait prendre cette alliance de droite ? Une liste de candidats pour le Conseil d’État avec trois PLR et deux UDC ? Trois PLR, un UDC et un Centre ? Quid d’un Vert’libéral ? « C’est à voir, il faut déjà attendre de savoir comment se positionnent les autres partis sur l’idée », précise Francis Krähenbühl. « Les stratégies sont à définir et pourraient différer entre le premier et second tour », renchérit le président du PLRN.


L’UDC est partante

Pour le président de l’UDC neuchâteloise, Niels Rosselet-Christ, « le gouvernement doit rester à droite, c’est un objectif absolu. Et pour y parvenir, il n’y pas de miracle, il faut travailler ensemble ! Ce qui n’a pas été beaucoup fait jusqu’ici, mais c’est possible ». Il affirme que le comité de l’UDC est clairement ouvert au dialogue et veut aller de l’avant dans les pourparlers. « Quant aux divergences entre nos deux partis, elles existent », reconnait le Vallonnier. « Mais veut-on les mettre en avant ou envoyer un signal que l’on peut travailler de manière plus étroite et collaborer dans l’intérêt de la population et des enjeux à venir ? Tout dépend de la bonne volonté de chacun, car nous pouvons nous retrouver sur certains sujets ». Très confiant pour la suite, Niels Rosselet-Christ conclut que « l’idée étant que dans le courant de l’automne, la stratégie soit posée et l’alliance scellée. »


Aucune porte fermée du côté du Centre et des Vert’libéraux

Jonathan Marty, le président du Centre Neuchâtel, explique que son parti n’a pas encore de position claire quant à cette idée d’alliance de droite qui pourrait par conséquent aussi prendre une tournure de centre-droit. « Nous sommes ouverts à la discussion, que ça soit avec le PLR ou avec le PVL. Tout est possible, mais rien n’est défini », explique-t-il. Chose certaine, affirme Jonathan Marty, « Le Centre sera en lice au Grand Conseil et au Conseil d’État, l’idée étant d’avoir une candidature sérieuse qui peut aboutir au gouvernement. » Le Vaudruzien reconnait toutefois « que s’allier avec la droite peut comporter des risques. Un risque d’absorption pour le petit parti que nous sommes, mais aussi un risque d’entacher la relation avec les Vert’libéraux », avec qui le Centre forme un groupe au Grand Conseil. « Être fidèle à nos idées, c’est le plus important. Le projet doit être cohérent. » Le parti traitera de la question lors de son assemblée générale le 21 septembre.

Enfin, du côté du parti vert’libéral neuchâtelois, « il est encore tôt pour livrer une position sur cette idée d’alliance, mais tout est ouvert. Ce qui est sûr, c’est qu’à gauche c’est verrouillé, » souligne le président Maxime Auchlin. Son homologue du PLR estime cependant « qu’une alliance avec les Vert’libéraux paraît compliquée. Ils se sont quand même positionnés à gauche dans les communes, comme à Val-de-Ruz ou à Millvignes, formant des groupes avec les Verts », explique Francis Krähenbühl. Et Maxime Auchlin relève de son côté « qu’il faudra beaucoup pour convaincre nos membres. La campagne en Ville de Neuchâtel lors des élections communales du printemps dernier a laissé des traces. »

Les prochaines semaines augurent donc de vives discussions et d’intenses négociations. /jpp


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