Le mont Racine, terre d’accueil pour les yaks

Des yaks au milieu des génisses. Depuis le 7 juillet, les membres de la tribu Yak Indreni paissent ...
Le mont Racine, terre d’accueil pour les yaks

Des yaks au milieu des génisses. Depuis le 7 juillet, les membres de la tribu Yak Indreni paissent sur les crêtes neuchâteloises.

Maude Weisshaupt est littéralement tombée sous le charme de Tsongpo. Maude Weisshaupt est littéralement tombée sous le charme de Tsongpo.

L’univers qui converge vers un seul point, c’est un peu ce qui est arrivé à Maude Weisshaupt. Cette Imérienne, Vaudruzienne d’adoption, est littéralement tombée amoureuse des yaks. Un animal qu’elle rencontre pour la première fois à l’occasion d’un trek en Valais, l’automne dernier. C’est un coup de foudre, en particulier avec Tsongpo, un mâle de 4 ans.

Maude Weisshaupt : « Quand je suis au milieu d’eux, je suis à ma place. »

Une révélation si puissante qu’elle envisage sérieusement de devenir bergère ou gardienne d’alpage. Dans un premier temps, la vie en décide autrement. Mais l’envie de Maude de partager son quotidien avec ces gardiens de la montagne ne s’étiole pas, au contraire. Elle rêve yak, pense yak, vit yak. C’est là que les planètes s’alignent. La propriétaire du troupeau valaisan se sépare d’une partie de ses bêtes, dont le fameux Tsongpo. Ni une ni deux, Maude Weisshaupt vend sa Harley-Davidson, trouve deux bétaillères et part chercher sa nouvelle famille. Les six yaks, dont un tout jeune né 10 jours avant son exil en terres neuchâteloises, arrivent aux Geneveys-sur-Coffrane le 16 mai. À peine le temps de dire ouf, que le 28 juin, une des femelles donne naissance à Shanti. Un heureux événement qui retarde de quelques jours la montée à l’alpage de la tribu baptisée Yak Indreni, ce dernier mot signifiant arc-en-ciel en népalais. Depuis le 7 juillet, le troupeau a pris ses quartiers au pied du mont Racine. Les yaks partagent la prairie avec un groupe de génisses. La cohabitation se passe bien, même si chacun reste avec les siens.

« Quand il y a un orage, les vaches se réfugient sous les arbres et les yaks sont au milieu du champs. »

La législation suisse ne prévoit rien de spécifique pour ces animaux originaires de l’Himalaya, elle les intègre au gros bétail. Sans diplôme d’agricultrice, Maude Weisshaupt doit se contenter d’une tribu de maximum 10 membres. En coordination avec le Service cantonal de l’agriculture et de la viticulture, elle met en place la formation nécessaire pour accueillir ses yaks. Elle passe trois semaines en Valais pour se former auprès de Rosula Blanc, l’éleveuse qui lui a transmis les bêtes. Cet automne, elle ira faire une journée de formation de détentrice de bovins.

Avec son troupeau, Maude Weisshaupt envisage d’accueillir des classes d’école et d’organiser des treks. Elle a déjà prévu deux itinéraires : un à destination de Chasseral et l’autre vers le lac des Taillères. Mais pour cela, il faudra attendre deux ans, le temps que les plus jeunes membres du groupe deviennent assez grands pour transporter des charges.

Dans le Val-de-Ruz, le troupeau est bien accueilli. La montée à l’alpage le 7 juillet dernier a été accompagnée par trentaine d’humains. Reste une inconnue : où est-ce que la tribu de Tsongpo va passer l’hiver ? L’idéal serait de les laisser en altitude, mais la loi suisse ne le permet pas. Maude cherche encore une solution.

« Le top serait qu’ils puissent rester en alpage. »

/cwi


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