La manifestation prévue les 29 et 30 juin a pour thème les incendies dévastateurs qui ont frappé La Chaux-de-Fonds et Le Locle aux XVIIIe et XIXe siècles. L’architecture en damier a surgi après ces événements.
De gauche à droite : Léonard Reichen (coordinateur de la Fondation en faveur de la mise en valeur du site inscrit), Sylvie Pipoz (déléguée à la valorisation du patrimoine de la Ville de La Chaux-de-Fonds), Théo Huguenin-Elie (conseiller communal à La Chaux-de-Fonds) et Philippe Rouault (conseiller communal au Locle).
Plongée dans les origines de l’urbanisme horloger. Pour marquer le 15e anniversaire de leur inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, les villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle se penchent sur les racines de leur architecture en damier. Pour la prochaine Fête de l'urbanisme horloger, qui se tiendra les 29 et 30 juin, c’est le thème « Tout feu, tout flamme » qui a été retenu, en référence aux incendies qui ont frappé les deux villes aux XVIIIe et XIXe siècles.
C’est en effet après le grand incendie qui a ravagé La Chaux-de-Fonds en 1794 et après celui de 1833 au Locle que l’architecture actuelle des deux villes a surgi. On se retrouve au moment où l'on entre « dans l’industrialisation. On passe de l’établi à l’atelier, de l’atelier aux manufactures et de la manufacture à l’usine. Et pour ce faire, on a besoin d’équipements, on a besoin de bâtiments », explique le conseiller communal chaux-de-fonnier Théo Huguenin-Elie. « C’est une ville qui va se construire sur cet incendie pour et par l’horlogerie », conclut-il.
Théo Huguenin-Elie : « C’est l’urbanisme horloger. »
Denis Clerc, président de la Fondation urbanisme horloger, évoque de son côté des « incendies destructeurs, mais aussi fondateurs des villes que nous connaissons aujourd’hui ».
Au Locle, le public pourra découvrir une série d’images de l’époque de l’incendie de 1833. Deux visites de la Mère commune en petit train touristique sont aussi prévues pour faire connaître les maisons qui ont été préservées et présenter « les zones qui ont été brûlées et qui ont été reconstruites », indique Philippe Rouault, conseiller communal au Locle.
Philippe Rouault : sur les traces de l’incendie de 1833.
Au Locle, les festivités se tiendront le samedi 29 juin, devant l’Hôtel de Ville, où diverses animations sont au programme, à l’image d’un atelier de marionnettes pour enfants. L’apéritif sera également offert à la population.
À La Chaux-de-Fonds, un brunch est pour la première fois mis sur pied le dimanche 30 juin au coût de 30 francs par personne, avec des tarifs réduits pour les enfants. L’inscription est obligatoire.
Ce jour-là aura également lieu le vernissage de la mise à jour du parcours « Feu & Lieu ». Celui-ci avait été créé en 1994 pour marquer le bicentenaire du grand incendie. Les plaques explicatives apposées sur une quinzaine de bâtiments ont été remises au goût du jour.
Deux podcasts ont aussi été réalisés pour l’occasion, l’un dédié aux incendies qui ont marqué les deux villes et l’autre à l’urbanisme horloger.
Des « bâtiments qui ont une histoire horlogère vivent aujourd’hui avec une histoire qui a peut-être changé », précise Sylvie Pipoz, déléguée à la valorisation du patrimoine. Elle donne pour exemple une ancienne entreprise de boîtes de montres en or qui abrite aujourd’hui des cours de français.
Sylvie Pipoz : « Beaucoup de bâtiments ont des usages nouveaux. »
Pour ceux qui ne pourraient pas attendre fin juin pour célébrer le patrimoine, les Journées du patrimoine mondial se tiennent ce week-end du 8 et 9 juin en Suisse, avec 13 lieux inscrits à l’UNESCO à découvrir, dont les villes horlogères. /sbm