Dans quelle mesure les enfants sont-ils exposés aux pesticides en Suisse ? Cette question est au centre d'une étude qui va démarrer prochainement. Le Laboratoire de biodiversité du sol de l'Université de Neuchâtel (UNINE) et le bureau de recherche valaisan Environmental Science & Research Consulting s'associent pour lancer l'analyse « la plus extensive jamais réalisée sur la présence de pesticides dans l’environnement et sur l’exposition des populations vulnérables en Suisse ». Alors que l'on pensait que ces substances nocives se dégradaient rapidement, il a été démontré que tout ne disparait pas complétement. Des résidus peuvent même persister indéfiniment dans l'environnement.
Pour arriver à mesurer l'ampleur du problème, les spécialistes entendent scruter de près la teneur en pesticides de différents types d'échantillons. On parle de poussières domestiques, d'herbe mais aussi de cheveux d'enfants. Comme l'explique le professeur Edward Mitchell, directeur du Laboratoire de biodiversité du sol de l'UNINE : « les enfants sont le stade fragile du cycle de vie humain ».
Edward Mitchell : « Les enfants entre 4 et 10 ans se développent, aussi bien leur cerveau que le reste de leurs organes »
Les Trois-Lacs scrutés
Les experts espèrent pouvoir récolter les premiers échantillons d'ici au mois d'avril. Mais avant ça, ils ont besoin de volontaires. Ainsi, 200 familles sont recherchées pour participer à cette étude dans quatre régions de Suisse. Car les chercheurs ont défini des périmètres très précis pour leur analyse : il s'agit du Valais, de la région viticole du Weinland zurichois, de la partie orientale des Grisons et... des Trois-Lacs. Pourquoi ce choix ? « Parce que nous couvrons, avec ces zones, différents types de cultures que l'on retrouve dans notre pays », justifie Edward Mitchell.
Edward Mitchell : « Les cultures dans la région des Trois-Lacs sont denses et diversifiées »
Une première mondiale
Edward Mitchell : « Cette étude ne va pas nous permettre de dire que les cancers sont provoqués par tel pesticide »
Les personnes intéressées à participer peuvent trouver davantage d’informations sur le sur le site de l’étude. /amo