Vendredi marquait la journée mondiale du sommeil. L’occasion pour le réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) de fêter la nouvelle accréditation de son centre spécialisé et de sensibiliser la population aux troubles du sommeil
A l’occasion de la journée mondiale du sommeil ce vendredi, le centre de médecine du sommeil du RHNe a organisé une demi-journée d’information dans le hall du site de Pourtalès. L’occasion également pour le centre de célébrer l’obtention d’une accréditation par la Société suisse de médecine du sommeil, de recherche sur le sommeil et de chronobiologie (SSSSC). Cette dernière a mené un examen approfondi, ainsi qu’un audit en août 2023, afin d’accréditer le centre. Cette certification permet au RHNe de prouver la qualité de son offre de prise en charge des maladies du sommeil.
Un seul centre pour l’Arc jurassien
En Suisse romande, la SSSSC enregistre, en plus du centre du RHNe, trois unités spécialisées à Lausanne, trois à Genève et une en Valais. Ouvert en 2018, le centre de médecine du sommeil neuchâtelois propose un accompagnement pluridisciplinaire de toutes les maladies du sommeil. Il est habilité à diagnostiquer, prévenir et traiter les pathologies telles que les troubles respiratoires nocturnes, les insomnies, les troubles moteurs liés au sommeil et les épilepsies nocturnes. Le centre rempli également un rôle de prévention auprès de la population.
Des troubles du sommeil toujours plus fréquents
Selon un communiqué du RHNe, une personne sur trois souffre de trouble du sommeil en Suisse. Pour la directrice du centre, Sandra Van Den Broecke, cela est en partie lié à de nouveaux problèmes, mais également à un meilleur diagnostique de ces pathologies. En effet, la pneumologue explique que la médecine du sommeil est une jeune discipline âgée d’une vingtaine d’année environ.
Sandra Van Den Broecke : « Il y a 50 ans, les gens ne se sentaient peut-être pas légitimes à parler de leur sommeil. »
Les spécialistes du sommeil ont également vu apparaitre de nouveaux troubles liés à nos modes de vie. Parmi eux, l’orthosomnie, ou la recherche du sommeil parfait, s’est développée en parallèle d’un certains nombres d’objets connectés. Elle est le résultat d’attentes surréalistes et de fausses croyances sur le sommeil. Ainsi, certains patients qui n’avaient pas forcément de plaintes vont porter une attention particulière à leur sommeil en constatant de mauvais résultats sur leur application de suivi.
Sandra Van Den Broecke : « La technologie présente certaines limites en matière de sommeil. »
Ces différents aspects en font, selon la docteure Sandra Van Den Broecke, un réel problème de santé publique.
Diagnostiquer une maladie du sommeil
Mais comment savoir si les troubles dont nous souffrons sont considérés comme une maladie ? Dans le cas de l’insomnie, la docteure Gianina Luca explique que nous souffrons tous d’épisode ponctuels qui durent quelques nuits et qui sont réactionnels à certains événements de notre vie. Selon la psychiatre thérapeute et somnologue, on parle d’insomnie chronique dès que cela a lieu trois fois par semaine depuis en tout cas trois mois et que cela a des conséquences sur notre fonctionnement quotidien. Pour la médecin cheffe adjointe dans les services de pneumologie et du centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP), le plus important pour un sommeil de qualité est avant tout de s’écouter. Un problème se pose cependant lorsque notre rythme personnel ne correspond pas aux attentes et aux contraintes économiques ou familiales auxquelles nous devons répondre. Il faudrait aussi réussir à instaurer une heure de réveil régulière, d’éviter la consommation d’excitant après 16h et, finalement, d’éviter une exposition aux écrans le soir, surtout chez les plus jeunes. /cde