Le projet d’école à journée continue prend forme à Neuchâtel

L’heure de vérité approche pour le projet d’école à journée continue en Ville de Neuchâtel. Le courrier d’inscription à MAE arrive cette semaine dans les boîtes-aux-lettres des parents concernés. Deux collèges participent à la phase pilote qui doit démarrer à la rentrée d’août et pour trois années scolaires : le Crêt-du-Chêne à La Coudre et le collège de Serrières.

L’objectif des autorités communales est d’assurer une place pour chaque enfant qui en a besoin dans ce nouveau dispositif qui doit allier école et accueil parascolaire.

Des enseignantes dénoncent la transformation des corridors en réfectoire

Ce sont 500 élèves qui sont scolarisés sur ces deux sites. Le nombre d’enfants inscrits à MAE déterminera la mise en place exacte du projet sur le terrain. La Ville se prépare à accueillir jusqu’à 80% des élèves, soit environ 350 d’entre eux. A Serrières, un réfectoire sera créé dans un bâtiment appartenant à la Ville, actuellement en rénovation. Les repas continueront d’être assurés par un service de livraison.

Au Crêt-du-Chêne, des tables seront installées dans les corridors pour compléter celles qui existent déjà à la structure du Domino. Des enseignantes du cycle 1 ont fait part de leurs inquiétudes à ce sujet lors d’une rencontre avec les autorités communales le 24 janvier. Elles craignent notamment que le volume sonore les empêche de préparer leurs leçons dans de bonnes conditions.

La conseillère communale en charge du dossier, Nicole Baur, a pris note de ces inquiétudes, mais temporise. « Les corridors ne seront utilisés que pour la pause de midi », dit-elle. Pour le petit-déjeuner et le goûter, les locaux du Domino devraient suffire, selon Nicole Baur.

Marie Barthel, directrice du Domino et co-cheffe du projet MAE, ajoute qu’une attention particulière sera portée aux plus jeunes élèves. « Les enfants en 1^ère et 2^e année mangeront au Domino. Les corridors seront réservés aux plus grands », explique-t-elle.

Quant aux repas, ils continueront d’être préparés par le cuisinier actuellement présent dans la structure, mais un service de traiteur viendra compléter le dispositif, précise Marie Barthel.

Pour compléter les locaux, l’appartement du concierge sera aussi réaménagé pour accueillir des espaces de jeux et de bureaux dédiés au parascolaire.

Pause de midi raccourcie

Les enseignantes du cycle 1 craignent par ailleurs que certains élèves qui ne seront pas inscrits à MAE n’aient plus le temps de rentrer chez eux à midi. La pause a, en effet, été raccourcie à 65 minutes avec l’objectif que les cours se terminent à 14h30.

L’après-midi sera consacré aux devoirs surveillés et à diverses activités sportives et culturelles, pour ceux qui le souhaitent. La Ville de Neuchâtel est en discussion avec les clubs et associations de la région en vue de « proposer des initiations qui s’étendront sur une dizaine de cours », explique Michael Dey, co-chef du projet MAE. L’objectif est d’utiliser les salles de gym et de chant en fonction de leurs disponibilités.

La phase de recrutement va commencer

Pour assurer l’encadrement des enfants, la Ville se prépare à recruter l’équivalent de huit postes d’éducateurs à plein temps. La mise en place de ce projet s’accompagne d’un crédit de 4,4 millions de francs, voté par le Conseil général. « Le seul petit souci, c’est que le marché des éducateurs est un peu tendu en ce moment. On va devoir les recruter assez activement », indique Nicole Baur.

Les autorités communales misent également sur la participation de seniors bénévoles pour les devoirs surveillés. Elles s’appuient pour ce faire sur le projet Win3 déjà en place dans les écoles et qui consiste en la présence d’une personne âgée en soutien à l’enseignant. Ce système est prévu dès l’automne dans le cadre de MAE.

Finalement, l’objectif de MAE est aussi de créer des collaborations entre l’école et le parascolaire, deux mondes qui évoluent chacun de leur côté actuellement. « La salle des maîtres du Crêt-du-Chêne sera partagée entre les enseignants et les éducateurs », explique Nicole Baur. Les éducateurs seront aussi invités à intervenir dans les classes. A l’avenir, les parents doivent avoir un seul interlocuteur dans « cette maison de l’éducation », telle que la décrit Nicole Baur. 

Les inscriptions à MAE, ouvertes jusqu’au 4 mars, diront si cette nouvelle formule séduit les familles. /sbm