Miser sur la protection des troupeaux, plutôt que sur la régulation du prédateur : c’est le message que le réalisateur français Jean-Michel Bertrand souhaite faire passer dans son dernier film, à découvrir dans les salles neuchâteloises
L'une des scènes du film Vivre avec les loups de Jean-Michel Bertrand. (Image: Jean-Michel Bertrand).
Parvenir à une cohabitation avec le loup. C’est le propos qui est au cœur du nouveau film du réalisateur français Jean-Michel Bertrand. Vivre avec les loups est présenté en avant-première dimanche à 14h au cinéma Apollo à Neuchâtel. Sa sortie en salle est prévue mercredi. Ce long-métrage avait déjà été projeté à La Chaux-de-Fonds le week-end dernier.
Jean-Michel Bertrand, grand observateur du loup, a sillonné la France pour observer la progression du prédateur ces dernières années. À ses yeux, il faut apprendre à vivre avec cet animal en protégeant les troupeaux. Les tirs généralisés sont « contreproductifs », pour Jean-Michel Bertrand. Le loup se régule en se dispersant sur des territoires libres et en se reproduisant moins, notamment. « Si vous enlevez des loups, vous allez avoir une réaction inverse de reproduction beaucoup plus importante, donc beaucoup plus de jeunes en dispersion qui peuvent créer des problèmes », explique le réalisateur. À ses yeux, ceux qui disent en Suisse vouloir tirer le loup pour soulager les éleveurs, « ça n’est rien d’autre que du populisme ». Le canton de Neuchâtel connaît des débats similaires depuis les attaques de loups sur des troupeaux survenues à l’automne dernier.
Jean-Michel Bertrand: la régulation « c’est totalement contreproductif »
Pour Jean-Michel Bertrand, la seule solution, même si elle ne fonctionne pas à 100%, reste la protection des troupeaux à l’aide de chiens, de clôtures électrifiées ou encore de veilles organisées parmi les bêtes. En Suisse, le groupe Oppal propose par exemple un soutien aux éleveurs à l’aide de bénévoles qui viennent passer la nuit auprès des troupeaux. Dans son film, Jean-Michel Bertrand prend l’exemple de l’aide que l’association Oppal a apportée à des éleveurs de moutons Nez noir dans le Haut Valais et qui a permis d’éviter les attaques de loup.
Jean-Michel Bertrand: une idée « géniale et généreuse »
Jean-Michel Bernard a déjà réalisé deux autres films sur ces thématiques : La Vallée des loups et Marche avec les loups. Avec ce dernier volet, il clôt la trilogie. « Je ne suis pas là pour donner des leçons, je n’en ai pas la légitimité, mais je suis un passeur », dit-il. Ses films ont en tout cas le mérite de montrer des solutions qui portent leurs fruits et de tenter d’apaiser le dialogue dans un sujet qui suscite de violentes réactions. /sbm
