L’horlogerie suisse rayonne, mais manque de main-d’œuvre

L’année 2023 a vu le secteur dépasser la barre des 65'000 employés. Un chiffre historique, ...
L’horlogerie suisse rayonne, mais manque de main-d’œuvre

L’année 2023 a vu le secteur dépasser la barre des 65'000 employés. Un chiffre historique, mais qui se heurte déjà au manque de personnel qualifié. Si la main-d’œuvre étrangère reste vitale, la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse tente toujours d’adapter la formation helvétique en fonction de la demande

La pénurie de main-d'œuvre touche l'horlogerie suisse. (Photo : CPIH) La pénurie de main-d'œuvre touche l'horlogerie suisse. (Photo : CPIH)

L’horlogerie suisse se porte bien. En 2023, le secteur a franchi la barre des 65'000 collaborateurs, un seuil qui n’avait plus été atteint depuis un demi-siècle. L’Arc jurassien est au cœur de cette dynamique. Plus d’un quart de ces emplois se situent dans le canton de Neuchâtel (17'385), alors que Berne figure à la deuxième place avec 13'772 travailleurs. Le Jura connaît lui une des plus fortes progressions en 2023 avec 9% d’employés en plus dans ce secteur (7'845).

Mais qui dit chiffre record, dit aussi recherche plus importante de main-d’œuvre. Problème : aujourd’hui déjà, la branche fait face à une pénurie de personnel. Malgré un nombre croissant d’apprentis, le contexte de quasi plein-emploi couplé au fait que certaines spécialisations peinent à séduire les jeunes met des bâtons dans les roues à l’avenir du secteur. Car selon la dernière enquête de la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse, réalisée fin 2022, c’est environ 4'000 professionnels qualifiés qu’il faudra trouver d’ici 2026.

Alexandra Wenger, responsable du service formation professionnelle de la Convention patronale

Selon la Convention patronale, la formation suisse, tant pour les jeunes que pour les adultes, reste cependant très bonne. A noter qu’elle doit aussi régulièrement se réinventer pour répondre aux évolutions technologiques qui requièrent de nouveaux profils.


La collaboration transfrontalière, un système « win-win »

Reste qu’aujourd’hui, pour répondre au besoin de main-d’œuvre qualifiée, l’apport des jeunes formés à l’étranger, principalement en France voisine, est vital. Lors du dernier recensement de la région Bourgogne-Franche-Comté, plus de 15'000 de ses citoyens travaillaient dans le secteur horloger suisse en 2018, ce qui représentait plus de 25% des effectifs à cette époque. Si aujourd’hui, la Convention patronale ne communique pas de chiffres sur le nombre de travailleurs étrangers dans sa branche, il reste élevé. Pour preuve, les formations dans les filières horlogères ont la cote. C’est le cas à Morteau, où le lycée Edgard Faure connait une forte demande avec trois candidats pour chaque place disponible. Les débouchées en Suisse peuvent l’expliquer, selon son proviseur Thierry Finck, interviewé par nos collègues de France Bleu Besançon. 90% des étudiants francs-comtois en horlogerie travailleraient ensuite sur sol helvétique.

Thierry Finck, proviseur du lycée Edgard Faure de Morteau

Une source de main-d’œuvre essentielle pour la bonne santé du secteur. Sur ce point, la Convention patronale est très claire, la Suisse ne peut pas se passer de nos voisins.

Alexandra Wenger, responsable du service formation professionnelle de la Convention patronale

Une destinée peut-être, quand on sait que l’horlogerie est arrivée dans nos contrées grâce aux huguenots ayant fui la France après la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV en 1685. /rgi


 

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