Voyeurisme dans les toilettes

Un homme comparaissait ce lundi devant le Tribunal de police du Littoral et du Val-de-Travers ...
Voyeurisme dans les toilettes

Un homme comparaissait ce lundi devant le Tribunal de police du Littoral et du Val-de-Travers. Il est accusé d’avoir filmé à leur insu des dizaines de personnes, dans des salles de bains. 1'500 vidéos ont été retrouvées

Le prévenu aurait filmé des personnes dans les toilettes de son entreprise et à son domicile. (Photo libre de droits : illustration). Le prévenu aurait filmé des personnes dans les toilettes de son entreprise et à son domicile. (Photo libre de droits : illustration).

« C’était une collection fétichiste débile ». L’homme qui comparaissait lundi n’a pas cherché à nier ses actes devant le Tribunal de police du Littoral et du Val-de-Travers à Boudry. Le quarantenaire a reconnu avoir pris des vidéos dans les toilettes à son domicile ou dans son entreprise, violant le domaine privé de ses employées et invités. Une trentaine de personnes ont déposé plainte contre le prévenu, concernant des faits qui se sont déroulés entre 2013 et 2020. Six d’entre elles étaient présentes lors de cette audience, la plupart étant des jeunes femmes tout juste âgées de 20 ans au moment des faits. Des caméras avaient été dissimulées dans la salle de bains de l’entreprise du prévenu, là où les employées se changeaient, parfois se douchaient, ou utilisaient les toilettes. Le patron aurait utilisé un système de prise de vues similaire lors d’un anniversaire dans ses locaux à l’été 2020, alors qu’une cinquantaine de personnes étaient présentes. À cette occasion, une dizaine de mineurs ont également été filmés à leur insu.


1’500 vidéos et des remords

Lors de l’audience ce lundi, le prévenu a glissé ne pas pouvoir justifier ses agissements. Il a expliqué « culpabiliser tous les jours » et « avoir honte » de ses actes. Après l’explosion de cette affaire, il a pu en parler avec des proches. Il aurait aussi tenté de se suicider, avant de débuter des consultations avec un psychologue. Ce professionnel lui aurait permis de détecter les raisons de son comportement et donner les armes pour s’arrêter. Le prévenu a encore précisé qu’il n’agissait pas pour le côté pervers, mais simplement pour la satisfaction de posséder ces images, qu’il n’a jamais diffusées. C’était son « jardin secret ». En tout, 1’500 vidéos ont été retrouvées. L’homme a précisé pendant l’audience qu’il ne les avait regardées qu’une fois pour les catégoriser. Il s’est aussi excusé envers les personnes présentes.


Difficile pour les plaignantes d’utiliser des toilettes publiques

Le prévenu a expliqué pendant l’audience qu’il devait être hospitalisé pour des examens médicaux cette semaine en raison de soucis de santé. A la suite d’un malaise, il n’a finalement pas assisté aux plaidoiries et a été transporté en ambulance. Représentante de quatre plaignantes, une des avocates a souligné l’impact des agissements du prévenu sur la santé mentale des jeunes femmes, toutes employées par le quarantenaire. Celles-ci ont toujours de la difficulté à utiliser des toilettes dans des lieux publics, comme le restaurant, ou à se doucher à la salle après leur séance de sport par exemple. Certaines ont également connu des périodes de stress, provoquant des troubles du langage, du sommeil ou des échecs dans leurs examens. Elles ont également connu une perte de confiance envers certains proches ou des collègues. Une condamnation est demandée.


Période difficile aussi pour le prévenu

L’avocat du prévenu a lui confirmé que son client devait être condamné par la justice, en rappelant qu’il avait droit au sursis, son casier judiciaire étant vierge. Le mandataire a rappelé que l’homme avait aussi souffert, même si ce n’était pas comparable à ce que les victimes ont subi. Le seul fait contesté par la défense est celui de contrainte sexuelle, réalisé lors d’un rapport sexuel consenti en 2013 avec l’ex-compagne du prévenu. Les frais pour réparation morale devraient également se situer autour de 1’000 francs par victime, voire 2’000 francs pour les mineurs, selon le mandataire.

Selon la requête du Ministère public, le prévenu risque 10 mois de prison avec sursis pendant deux ans, ainsi qu’une interdiction de travailler avec des mineurs pendant 5 ans. Le jugement sera rendu le 8 mai 2023. /swe


 

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