Très peu d’immeubles de la ville en damier possèdent des ascenseurs. C’est un problème lorsqu’il s’agit de louer des appartements au-delà du 2e ou du 3e étage. Les possibilités d’en installer existent, mais elles sont peu nombreuses
Beaucoup d’immeubles et peu d’ascenseurs à La Chaux-de-Fonds. Cette situation n’aide pas à faire diminuer le taux de vacance des appartements dans la Métropole horlogère. En juin 2022, il se situait à près de 4%, selon les statistiques du canton. Aujourd’hui, les régies immobilières parlent de 5, voire de 6%.
Louer un appartement au-dessus du 2e ou du 3e étage devient très compliqué si l’immeuble ne dispose pas d’un ascenseur. Habitués aux nouvelles constructions souvent équipées d’un tel dispositif, les potentiels locataires rechignent à devoir emprunter la cage d’escalier. Un ascenseur, c’est un argument, encore plus s’il dessert directement le parking, explique Dominique de Reynier, un gérant d’immeubles.
Dans le centre-ville, Fabrice Bolliger, directeur de gérance, estime que 90% des immeubles ne sont pas équipés. Gérant communal, Antoine Guilhen va encore plus loin. Selon lui, tout ce qui est dans le périmètre UNESCO est dépourvu de telles installations, à une ou deux exceptions près.
Pour construire un ascenseur, il y a trois possibilités : avoir suffisamment de place dans la cage d’escalier, qui ne doit pas être classée, rogner sur les surfaces locatives ou l’installer en façade du bâtiment. C’est cette troisième solution qui viendra habiller huit immeubles de l’avenue des Forges. Ce cas est particulier, hors du périmètre UNESCO. Le chef du service de l’urbanisme de La Chaux-de-Fonds parle d’une sorte de projet pilote. Il est lié au réaménagement de la route et du trottoir dans le secteur concerné. L’espace à disposition permettra de mettre aux normes le cheminement piétonnier pour garantir le passage des poussettes et autres fauteuils roulants. Quelques places de parc passeront à la trappe, mais d’autres seront implantées ailleurs dans le quartier, assure le conseiller communal Théo Huguenin-Elie.
Des exceptions
Au centre-ville, l’espace public partagé entre routes, places de parc et trottoirs ne permet pas d’imaginer de telles constructions. Dans le plan en damier, explique le conseiller communal, le stationnement est nécessaire pour les habitants.
Quelques exceptions existent tout de même. À titre d’exemple, l’immeuble de l’avenue Léopold-Robert 32 devrait accueillir un ascenseur en façade cette année encore. Autour de ce bâtiment, l’espace est suffisamment important pour permettre une cohabitation harmonieuse avec les utilisateurs du domaine public.
D’une manière générale, explique le gérant communal, la ville met plus de moyens financiers pour l’amélioration énergétique des bâtiments que pour la pose d’ascenseur, « mais quand on peut le faire, on le fait ».
La problématique du manque d'ascenseurs n’est pas inhérente à La Chaux-de-Fonds, estime Théo Huguenin-Elie. Par contre, la particularité de la Métropole horlogère, explique-t-il, c’est que les immeubles anciens s’étendent sur un périmètre très important.
À défaut d’ascenseur, les gérances peuvent mettre en avant le charme des appartements en vieille ville, spacieux, avec leurs moulures, leurs hauts plafonds et le parquet qui craque. /cwi