Election au Conseil des Etats : il n’y aura pas d’apparentement

Certaines formations politiques voulaient réintroduire cette forme d’alliance en vue de l’élection ...
Election au Conseil des Etats : il n’y aura pas d’apparentement

Certaines formations politiques voulaient réintroduire cette forme d’alliance en vue de l’élection à la Chambre des cantons de cet automne. La commission législative du Grand Conseil neuchâtelois fait volte-face et retire l’objet de l’ordre du jour

Le mode d'élection du Conseil des Etats a fait l'objet de vives discussions au Château de Neuchâtel. (photo : parlement.ch) Le mode d'élection du Conseil des Etats a fait l'objet de vives discussions au Château de Neuchâtel. (photo : parlement.ch)

C’est un petit coup de théâtre dans la campagne en vue des fédérales. Les apparentements entre partis pour l’élection au Conseil des Etats ne seront pas réintroduits pour le scrutin de cet automne. Le dossier a été retiré de l’ordre du jour de la prochaine session du Grand Conseil neuchâtelois. Les petits partis souhaitaient la réintroduction de cet outil qui permet notamment d’éviter la perte de suffrages.

En commission, le parti libéral radical dénonçait une volonté de modifier les règles alors que le match pour l’élection de cet automne a débuté. A gauche, les groupes socialistes et Vert-POP estimaient que l’impossibilité des apparentements pour la Chambre des cantons résultait d’une erreur datant de la réforme des institutions validée en 2017. Le gouvernement jugeait pour sa part que le projet de changer les règles du jeu avant une élection était « incorrect » envers la population.

Autre salve, celle du conseiller national libéral radical Damien Cottier. Début février, il avait rappelé que la Commission de Venise du Conseil de l’Europe recommande de ne pas changer le système électoral moins d’un an avant des élections. Visiblement, cet argument a fait mouche en commission. A moins d’une semaine de la session au Château, le dossier a été retiré de l’ordre du jour.

Romain Dubois, président du Parti socialiste neuchâtelois et rapporteur de la commission indique que la discussion quant au retrait de l’objet n’a pas pris beaucoup de temps : « Il s’agissait d’une volonté unanime de garantir la paix des ménages dans ce dossier et de se concentrer sur la question de fond de l’absence d’apparentement qui est problématique, mais après les élections fédérales. »

Romain Dubois

Quant au Parti libéral radical neuchâtelois, il était fortement opposé à modifier les règles du jeu alors que le match avait débuté. Son président Fabio Bongiovanni se dit prêt à reprendre le dialogue sur les apparentements et le mode d’élection au Conseil des Etats après le scrutin. Certains observateurs estimaient qu’un retour des apparentements pour l’élection de cet automne aurait pu menacer le siège du Sénateur Philippe Bauer. Le retrait du traitement de cet objet au Grand Conseil est-il une bonne nouvelle pour le PLRN ? « C’est une bonne nouvelle pour la démocratie et les institutions » indique Fabio Bongiovanni, qui parle d’un retour « à la raison » avec le retrait de ce rapport. Le président du PLRN estime aussi que certains partis ont compris que ce projet pouvait provoquer un dégât d’image s’il était imposé avant les élections fédérales.

Fabio Bongiovanni

Ce retrait permet de gagner en sérénité dans ce débat de fond qui doit être mené, estime le chef du groupe socialiste au Grand Conseil Jonathan Grétillat. Le Neuchâtelois juge que le mode d’élection actuel ne correspond pas à la volonté du peuple qui avait ratifié la réforme des institutions en septembre 2017, sans débattre de ce point précis. Quant aux recommandations de la Commission de Venise, « on ne peut pas juste s’asseoir dessus ». C’est un élément important et nouveau à prendre en considération, relève Jonathan Grétillat. Lorsque la commission reprendra ses travaux, elle pourra analyser les recommandations de cette instance du Conseil de l’Europe, espère l’élu. /cde-aju

Entretien avec Jonathan Grétillat.


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