Le directeur général de la Banque cantonale neuchâteloise Pierre-Alain Leuenberger se dit satisfait des chiffres, malgré le recul des résultats de la banque au premier semestre 2022
Malgré le recul des résultats de la Banque cantonale neuchâteloise (BCN) au 1er semestre, le directeur général de l'établissement se dit satisfait des chiffres, en tenant compte du contexte macroéconomique. La hausse des taux d'intérêt pourrait conduire à un palier des prix de l'immobilier, tandis que les risques de pénurie inquiètent les entreprises.
« En termes de parts de marché, nous sommes dans la ligne », a déclaré lundi à AWP Pierre-Alain Leuenberger. Sur le marché des hypothèques, la BCN possède entre 42 et 43% du marché depuis cinq à six ans et ce taux est stable. Sur le marché de l'épargne, si les parts ont progressé, cela est surtout dû au fait que certains acteurs se sont retirés, a commenté le directeur général.
La dernière hausse surprise des taux directeurs de la Banque nationale suisse (BNS), et une possible nouvelle hausse à l'automne, devraient avoir des conséquences pour le marché immobilier. En effet, les taux bas en vigueur jusqu'ici rendaient le statut de propriétaire nettement plus attractif que celui de locataire. « Nous allons vers une situation qui favorisera davantage les locataires », indique Pierre-Alain Leuenberger.
La banque observe donc avec attention le succès des opérations de promotions en cours. « Nous allons donc vers un palier des prix », estime le directeur général. « Un recul n'est pas exclu, mais il convient cependant de tenir compte du fait que l'offre n'est pas pléthorique », tempère-t-il.
Cette évolution pourrait également avoir des conséquences pour le marché hypothécaire. En effet, certains acteurs pourraient s'en désintéresser, au profit du marché obligataire, moins risqué. Ce n'est évidemment pas le cas de la BCN, dont l'activité hypothécaire constitue une des principales activités.
Rationnement inquiétant de l'électricité
La situation macroéconomique inquiète également les entreprises. « Les entrepreneurs qui viennent nous voir sont globalement satisfaits de ce premier semestre », a ajouté le CEO. « Mais malgré tous ces 'déçus en bien', nous sommes dans un contexte des préparatifs de crise », a commenté Pierre-Alain Leuenberger.
Les facteurs qui inquiètent les entrepreneurs sont tous liés à des pénuries, en énergie, composants et main-d’œuvre. C'est un rationnement de l'électricité qui inquiète le plus les entreprises, a expliqué le directeur général.
Au 1er semestre, bénéfice net de la BCN a reculé de 13,9% sur un an à 20,0 millions de francs. Le résultat opérationnel s'est pour sa part tassé de 21,2% à 30,2 millions.
Dans son coeur de métier, l'établissement neuchâtelois n'a pas connu une explosion des affaires. Les créances hypothécaires inscrites au bilan sont restées quasiment stables sur six mois (+0,5%) à 8,24 milliards de francs. /ATS-gtr