Les députés neuchâtelois ont accepté mercredi une recommandation urgente des groupes PLR, VertPOP et de députés UDC demandant la réouverture de lits EMS fermés à la suite de la planification médico-sociale (PMS) de 2012. Le but est notamment de désengorger le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe).
« Il y a actuellement une quarantaine de patients, hospitalisés dans le RHNe, qui ont besoin d'être placés en EMS », a expliqué la députée PLR Sarah Curty. Le Covid a accentué la problématique. « Plus de 100'000 lits supplémentaires seront nécessaires en Suisse dans les EMS d'ici à 2030 », a-t-elle ajouté.
La recommandation a été acceptée par 39 oui, contre 36 non et 20 abstentions. Son but est de pouvoir désengorger le système afin de permettre à tous les partenaires de santé impliqués de reprendre des activités de soins telles que définies dans leurs missions et d’assurer une prise en charge mieux adaptée aux personnes âgées.
La députée PLR Sarah Curty
Pour Laurent Kurth, « c'est une préoccupation permanente » mais il s'agit de trouver la solution la mieux adaptée à la situation. Le conseiller d'Etat, en charge de la santé, a expliqué que le souhait n'est pas de rouvrir des lits de long séjour, mais d'augmenter nettement les lits de court séjour - qui permettent d'assurer la transition à la sortie de l'hôpital, de faire croître les soins à domicile et de mieux anticiper les sorties hospitalières.
Six millions supplémentaires
Le canton a fermé 209 lits ces dernières années, qui ne répondaient plus aux normes de qualité et de sécurité. « Si on voulait les rouvrir, cela n'aurait aucun sens au-delà des 6 millions de francs que cela coûterait annuellement », a expliqué Laurent Kurth.
Le conseiller d'Etat a précisé que le canton compte le plus grand nombre de lits de long séjour en EMS de Suisse romande en proportion de la population âgée de plus de 65 ans.
Laurent Kurth, conseiller d'Etat en charge de la santé
Swiss Medical Network avait annoncé le 9 mai que ses établissements allaient accueillir des patients du RHNe, pour éviter que des opérations électives ne soient déprogrammées. Les hôpitaux du Jura bernois de St-Imier et de Moutier, membres du groupe, avaient validé pouvoir prendre en charge, sans délai, respectivement deux et cinq patients lits C, qui nécessitent un placement en centre de réadaptation.
Laurent Kurth a expliqué que l'on ne peut pas contraindre une famille à un placement hors canton, si elle ne le souhaite pas. /ATS-gtr-jha